Clément Mouamba : « La question de la dette du Congo reste centrale »
Le rétablissement du programme prévu avec le FMI, suspendu tant que les discussions entre l’État et les négociants pétroliers n’auront pas abouti, est la principale urgence du Premier ministre congolais.
Après plus de vingt ans passés dans l’opposition au président Sassou Nguesso, Clément Mouamba, 76 ans, a été nommé à la tête du gouvernement en avril 2016 alors que le Congo traversait la pire crise financière et économique de son histoire. Après deux ans de discipline budgétaire, de négociations et renégociations avec le FMI, les bailleurs internationaux (dont la Chine) et les traders pétroliers, l’économie commençait à repartir sur de bons rails.
Une reprise qui s’est vite évanouie sous les assauts inattendus du Covid-19. Depuis, le pays a replongé dans une sévère récession, dont seules les institutions financières internationales pourraient l’aider à se sortir dès cette année. À charge pour l’ancien banquier et grand argentier de Pascal Lissouba de restaurer des relations devenues complexes entre son pays et le FMI.
Jeune Afrique : Lors de ses vœux à la nation, le président Sassou Nguesso a parlé d’une dynamique économique retrouvée fin 2019 et torpillée par l’arrivée de la pandémie. Partagez-vous ce constat ?
Clément Mouamba : Fin 2019, nous projetions en effet une légère croissance et espérions que 2020 allait conforter cette reprise amorcée après plusieurs années difficiles. Mais les mesures que nous avons dû prendre dès mars 2020 en riposte à la pandémie ont lourdement pesé sur les différents secteurs économiques, dont certains, déjà en grande difficulté, sont quasiment à l’arrêt.
Alors que les projections laissaient espérer un taux de croissance positif en 2020 [d’environ 1,5 %], il est aujourd’hui estimé à environ – 8 %. L’irruption du Covid-19 a donc bien eu des effets négatifs sur notre économie, entrée dans une nouvelle phase de récession, alors qu’elle était revenue sur une bonne trajectoire. En 2021, nous espérons cependant un taux de croissance supérieur à 1,3 %.
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