Rentrée franco-maghrébine

Publié le 12 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Trois écrivains maghrébins ou d’origine maghrébine figurent parmi les treize auteurs retenus sur la première liste du Goncourt (voir « La vie des livres », p. 81) rendue publique le 6 septembre. Yasmina Khadra et Nina Bouraoui n’en sont pas à leur coup d’essai. L’Attentat (éditions Julliard) est le dix-neuvième livre du premier, ancien officier de l’armée algérienne, qui s’est fait connaître à la fin des années 1990 avec une série de romans policiers mettant en scène le désormais célèbre commissaire Brahim Llob (voir l’interview pp. 82-85). Quant à la deuxième, française par sa mère et algérienne par son père, elle est l’un des auteurs les plus choyés par la critique hexagonale. Dans Mes Mauvaises Pensées (Stock), son neuvième ouvrage – également sélectionné par les jurés du Renaudot -, elle imagine une femme sur le divan du psy. De ce « roman confession » émerge toute la géographie intime d’une « déracinée » qui ne peut être que Bouraoui elle-même.

La vraie surprise vient de Waltenberg (Gallimard) de Hédi Kaddour, le dernier du trio, vaste fresque couvrant un siècle – de la guerre de 1914-1918 à la chute du mur de Berlin – et cinq continents. Avec ce pavé de 700 pages mêlant histoires d’espionnage et intrigues amoureuses, fourmillant de références politiques ou littéraires, riche de portraits fouillés et d’anecdotes amusantes, cet universitaire – il enseigne à Paris et à Lyon – né en 1945 à Tunis signe un premier roman époustouflant.
Mais, en cette rentrée littéraire 2005, la créativité littéraire des Franco-Maghrébins ou Maghrébins francophones ne s’arrête pas là. Boualem Sansal, dont on n’a pas oublié le puissant Serment des barbares (Gallimard, 1999), revient en force, chez le même éditeur, avec Harraga, où il continue à explorer les maux de la société algérienne. Tandis que Slimane Benaïssa, connu surtout comme homme de théâtre, raconte dans Les Colères du silence (Plon) le parcours croisé de deux frères siamois algériens auxquels leur séparation imposera des destinées étonnamment dissemblables.
En parcourant les feuilles de nouveautés des éditeurs, et sans aucun souci d’exhaustivité, on relève encore La Nuit des origines, de Noureddine Saadi, à L’Aube ; Little Big Bougnoule, de Nor Eddine Boudjedia, chez Anne Carrière ; Wellâda, de Rabia Abdessemed, et Les Chemins de l’amertume, de Mamoun Lahbabi, à L’Harmattan ; French Dream, de Mohamed Hmoudane, à La Différence ; Nour, de Nadjet Ghaouti, et Alphonse, d’Akli Tadjer, chez Lattès.
Parmi ces auteurs, certains sont déjà connus, d’autres publient leur premier roman. Tous témoignent en tout cas du besoin d’écriture et, plus largement, d’expression qui semble animer nombre d’hommes et de femmes à cheval sur deux cultures.

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