Start-up : moins d’argent mais plus de deals, l’étrange année 2020 de la tech africaine
Pandémie oblige, le montant des fonds levés en capital-investissement par les jeune pousses africaines a reculé de près de 30 % en 2020 mais leur nombre a augmenté, selon le dernier rapport de Partech Africa.
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Contrairement à la tendance de ces trois dernières années, 2020 ne rimera pas avec un nouveau record des fonds levés par les start-up africaines. C’est en tout cas ce qu’observe l’investisseur Partech Africa dans la dernière édition de son rapport annuel sur le capital-investissement en Afrique.
1,4 milliard de dollars levés en 2020
Selon l’étude qui prend en compte les transactions en capital-investissement de plus de 200 000 dollars, 1,429 milliard de dollars ont été injectés dans les jeunes pousses du continent l’an passé, contre 2,020 milliards de dollars en 2019, soit une baisse des investissements de près de 30 % et une réduction de la taille des tickets moyens.
La crise n’a eu aucun impact visible sur l’activité générale de l’écosystème
En revanche, le nombre de tours de table a, lui, explosé, passant de 158 à 359 en un an. Une croissance de 44 % qui confirme l’activité constante du private equity malgré l’irruption de la pandémie.
« L’analyse mois par mois montre […] que la crise n’a eu aucun impact visible sur l’activité générale de l’écosystème : en effet chaque mois de 2020 a vu plus de tours conclus que le même mois en 2019 », confirment ainsi les auteurs du rapport.
Un continent de plus en plus attractif
Si l’on en croit les chiffres de Partech, l’Afrique a également suscité davantage d’intérêt de la part des investisseurs en 2020, puisque leur nombre (443) a augmenté de 24 % et que 108 d’entre eux ont effectué deux transactions ou plus. Cinq société de capital-risque se démarquent par leur implication et leur dynamisme : l’égyptien Algebra Ventures, le néerlandais FMO, le japonais Kepple Africa Ventures et les américains Y Combinator et 500 Startups ont tous participé à plus de dix tours de table en 2020.
Le Caire reste la place qui a connu le plus de transactions
L’écosystème nigérian continue d’être le plus attractif avec 307 millions de dollars injectés dans ses start-up, juste devant le Kenya (304 millions de dollars), l’Égypte (269 millions), l’Afrique du Sud (259 millions) et le Ghana (111 millions).
Très variée en termes de secteurs, Le Caire reste la place qui a connu le plus de transactions en 2020 comparé à Accra, Lagos ou Johannesburg où les investissements se concentrent nettement sur les entreprises de la fintech. Nairobi se démarque quant à elle sur le segment de l’agritech.
Mais la fintech demeure le secteur le plus attractif pour les investisseurs. Il a concentré 26 % des flux (93 millions de dollars), devant les services aux entreprises (54 millions), le e-commerce (52 millions) et la santé (28 millions) ou encore l’assurance (7 millions).
Des fossés à résorber
Le fossé reste important entre zones anglophone et francophone. Au sein de cette dernière, le trio de tête est constitué du Maroc, qui a attiré 11,1 millions d’euros d’investissements en 2020, devant, le Sénégal (8,6 millions) et la Côte d’Ivoire (6,5 millions).
Le genre reste également un sujet d’inégalité, puisque seulement 17 % des start-up ayant levé des fonds en 2020 sont dirigées par des femmes.
Interprétations diverses
Dirigé par Tidjane Deme et Cyril Collon, Partech Africa n’est pas le seul investisseur à publier ce type de rapport. Maxime Bayen, qui accompagne le développement des entreprises soutenues par GreenTec Capital, surveille également les deal conclus à plus de 500 000 dollars, incluant, en plus du capital-investissement, les fonds levés en dette ainsi que les fusions-acquisitions. Il conclut pour 2020 à une croissance des levées de fonds de 28 % pour un montant de 1,6 milliard de dollars.
De son côté, le cabinet de conseil britannique Briter Bridges prend en compte un panel plus large de transactions (dette, bourses et subventions, dette mezzanine, titres convertibles, fusion-acquisition) et conclut à un recul des investissements de 5,5 %, à 2,44 milliards de dollars.
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