Tunisie : entre Kaïs Saïed et Hichem Mechichi, la querelle devient crise institutionnelle
Le remaniement ministériel proposé par Hichem Mechichi a été une nouvelle occasion de confrontation avec le président. Explications.
Ils auraient toutes les raisons du monde de s’entendre. Ensemble, ils tiennent le timon de l’exécutif tunisien. Mais cette navigation à quatre mains a fait long feu. Jamais dans l’histoire du pays l’exécutif n’avait été écartelé au point d’exposer ainsi ses différends sur la place publique.
Entre le président de la République, Kaïs Saïed, et le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, rien ne va plus. Les deux hommes se connaissent, s’estiment, et pendant le passage de Mechichi à Carthage en tant que conseiller chargé des Affaires juridiques, ils avaient été proches.
D’autant qu’une vieille amitié liait le chef du gouvernement à la directrice de cabinet du président, Nadia Akacha, qui l’a introduit dans le sérail.
Des bisbilles à la querelle
Mais au fil du temps, les bisbilles ont tourné à la querelle. En cause cette fois-ci, le remaniement ministériel partiel engagé en janvier par Mechichi, dont le tort principal est de ne pas avoir consulté le président. Considérant que c’était là un passage en force, le palais a répliqué en refusant d’inviter les nouveaux ministres à prêter serment, étape obligatoire pour entrer en fonction. Sans les nommer, Kaïs Saïed déclare que cinq d’entre eux sont concernés par des conflits d’intérêts.
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