Association France Algérie : « Nous prenons le parti de ceux qui défendent l’État de droit »
Jean-Louis Levet, nouveau délégué général de l’Association France Algérie, veut contribuer à la refonte des relations entre les deux pays. Sans se faire le porte-voix du Quai d’Orsay.
« Nous espérons une nouvelle Algérie : il nous faut donc une nouvelle Association France Algérie (AFA) », affirme le Français Jean-Louis Levet, élu le 27 janvier délégué général de l’association, en remplacement de Jean-Yves Autexier.
Cet ancien du Commissariat au Plan et docteur d’État en sciences économiques, né à Sétif en octobre 1955, a sillonné l’Algérie de 2013 à 2019 en tant que Haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne. Il est aujourd’hui chargé de préciser la stratégie française d’exploration et d’exploitation des ressources minérales des grands fonds marins au Secrétariat général de la mer.
Nous sommes aux côtés des Algériens pour défendre les valeurs universelles »
Jean-Louis Levet entend dynamiser l’AFA en conformité avec le message de son président, l’ancien ministre Arnaud Montebourg, qui préconise « solidarité et lucidité » avec l’Algérie. Pour lui, cela veut dire « prendre le parti de ceux qui défendent l’État de droit et dire aux Algériens : nous sommes à vos côtés pour défendre les valeurs universelles ».
Hirak et coronavirus
Les activités de l’association, créée en 1963 à l’initiative du général de Gaulle par des amis de personnalités désireuses de surmonter les blessures de la guerre d’indépendance, comme Edmond Michelet, Jean Daniel ou François Mauriac, ont été surtout culturelles. Elle a multiplié les échanges entre élus locaux et entre étudiants et a, par exemple, soutenu le cinéma et la production littéraire en Algérie.
« L’AFA doit devenir un centre de production et de diffusion de connaissances sur ce pays, car nous nous ne savons plus rien sur l’Algérie depuis 1962, ajoute Jean-Louis Levet. Nous ne sommes pas une filiale du Quai d’Orsay et nous voulons devenir un centre d’influence auprès des autorités françaises. »
« Le coronavirus et le Hirak ont créé un nouvel environnement. En plus de nos activités traditionnelles, nous devons organiser des débats entre les deux rives de la Méditerranée sur la transition énergétique, l’avancée du désert ou l’utilisation des outils numériques au service du développement des territoires, et même sur quelques sujets tabous comme la mondialisation ou les rapports femmes-hommes ».
Le nouveau délégué général souhaite aussi multiplier les comités régionaux de l’AFA, aujourd’hui cantonnés à Lyon et Clermont-Ferrand.
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