[Série] Afro-Italiens : génération consciente

« Il est indispensable de faire cause commune face aux discriminations, de bâtir des projets, de faire émerger des institutions, des esthétiques, des cultures afropéennes ». Cette appel, lancé par Leonora Miano dans Afropea (Grasset, 2020), toute une génération d’Afro-Italiens semble en avoir fait son cri de ralliement.

Ils et elles ont vingt, trente, quarante ans. Artistes, chanteurs, universitaires ou écrivains noirs… Dans un pays chahuté par des crises politiques à répétition et au sein duquel la question migratoire est régulièrement instrumentalisée, leur activisme questionne le rapport de l’Italie à son histoire coloniale et postcoloniale.

Leurs œuvres documentent ce qu’est d’être une minorité. Leur prise de parole déjoue les préjugés, déracine les stéréotypes d’une Italie qui s’est atrophiée dans un trop-plein de gouvernements populistes. Puisant aux sources croisées de leurs histoires familiales, s’appuyant sur les théoriciens du post-colonialisme, le philosophe Achille Mbembe en tête, cette nouvelle génération d’Afro-Italiens, fatiguée d’avoir été trop longtemps marginalisée, prend la parole et passe aux actes.

De la jeune essayiste d’origine nigériane Oiza Queensday Obasuyi, qui décrypte le racisme systémique dans un ouvrage qui a fait sensation, à Antonio Dikele Distefano, touche-à-tout prolifique d’origine angolaise qui signe une série bientôt diffusée sur Netflix, Jeune Afrique vous propose, au fil de cinq portraits, de partir à la rencontre de quelques-unes des principales figures de cette « scène afro-italienne », à la fois créatives et militantes qui apportent, avec force et conviction, leur contribution au développement culturel de leur pays.