Douala Vs Bolloré/Maersk : un conflit sans fin ?
Le différend entre les autorités camerounaises et la filiale des deux géants européens, s’il nuit fortement à l’activité commerciale du port, semble ne pas vouloir trouver d’issue…
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Le conflit portuaire de Douala, qui oppose depuis 2019 les autorités du port autonome et l’ancien concessionnaire (Douala International Terminal, filiale de Bolloré et du groupe danois Maersk), est loin d’être terminé.
Après des décisions favorables aux deux ex-gestionnaires devant la justice administrative camerounaise et en arbitrage, la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) d’Abidjan, saisie en cassation par le port autonome, a rendu sa décision le 28 janvier.
Elle suspend les effets de la résolution du conseil d’administration du port de Douala créant une régie publique pour la gestion du terminal à conteneurs. Confirmant la même décision, au Cameroun, du tribunal administratif du Littoral, le 31 décembre 2019.
Bon an mal an
Pour autant, en se déclarant compétente sur ce dossier, la CCJA signifie que ce dossier ne relève pas simplement du droit administratif mais aussi du droit commercial. Une nouvelle procédure, devant le tribunal de grande instance cette fois, va pouvoir être ouverte au Cameroun par le port autonome.
Que les plus grands opérateurs mondiaux se battent pour un cul de sac à moins de 8 mètres de tirant d’eau interpelle
En attendant, la régie publique, en place depuis le 1er janvier 2020, poursuit bon an mal an son activité avec une échéance prolongée à 2024. Ce que n’entend pas accepter le lauréat officiel de l’appel d’offres, Terminal Investment Ldt (TIL).
La filiale du numéro deux mondial du conteneur, le groupe italo-suisse MSC, entend toujours prendre possession du terminal et a prolongé une nouvelle fois son offre jusqu’à la fin de l’année 2021.
« Le fait que les plus grands opérateurs mondiaux se battent pour Douala, un cul de sac à moins de 8 mètres de tirant d’eau au cœur d’une agglomération de 4 millions d’habitants complètement saturée m’interpelle, s’étonne un connaisseur de la logistique africaine. Cela témoigne que derrière les appels d’offres il y a des enjeux de pouvoir qui ne sont pas sur la place publique », estime-t-il.
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