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Grâce à son PDG de choc, élu manager de l’année, l’opérateur historique de la téléphonie mobile algérienne renaît de ses cendres.

Publié le 12 septembre 2005 Lecture : 3 minutes.

Pour Hachemi Belhamdi, PDG de Mobilis, filiale de téléphonie mobile d’Algérie Télécom, l’été 2005 est à marquer d’une pierre blanche. Le 29 juin, il se voit décerner le trophée de meilleur manager algérien de l’année par le Club excellence management. Quelques jours plus tard, le 6 juillet, l’entreprise qu’il dirige célèbre avec faste son deux millionième abonné. Deux mois plus tard, le 8 septembre, Mobilis fête l’enregistrement de son trois millionième client. Trois jolis coups en un seul trimestre : une sacrée performance pour cet homme d’affaires de 56 ans à la tête d’une société en pleine résurrection.
En juin 2004, en effet, lorsque Belhamdi est nommé directeur de Mobilis, personne ne donnait cher de la peau de l’opérateur historique. Avec à peine 200 000 abonnés au compteur, Mobilis était largement distancé par Djezzy, filiale du groupe égyptien Orascom, qui en revendiquait plus de 3 millions. Avec une petite centaine de relais à travers une poignée de wilayas (départements), l’opérateur cairote couvre presque la totalité du territoire. Et pendant que Djezzy se lance dans une campagne de marketing agressive, Mobilis, lui, se débat dans un énorme scandale dont la presse a fait ses choux gras et qui coûtera sa place à l’ancien directeur de l’entreprise. Bref, redresser Mobilis n’était pas une mince affaire. Belhamdi a relevé le pari. Avec succès.
Diplômé de l’Institut des télécommunications d’Oran, il débute sa carrière en 1975 au Centre d’études techniques des télécommunications. Puis, grâce aux multiples diplômes qu’il a passés à l’étranger, dans les domaines du dimensionnement des systèmes de télécommunications et de la planification des réseaux numériques notamment, il occupe de hautes fonctions dans l’administration et au sein du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication. « Il a une parfaite connaissance des télécoms, affirme un de ses proches collaborateurs. Pendant trente ans, il a accompagné l’évolution du secteur et son ouverture vers le privé. Avec lui, nul besoin de discourir pendant des heures. »
« J’ai été nommé à la tête de Mobilis avec une mission claire : redresser l’entreprise dans tous les domaines et redonner à l’opérateur national sa place de leader sur le marché algérien de la téléphonie mobile », déclare-t-il à J.A.I. Un peu plus d’un an après son arrivée à la tête de Mobilis, force est de constater que la thérapie de choc qu’il lui a administrée commence à porter ses fruits. Le personnel s’est enrichi de 930 salariés, passant de 200 à 1 130 employés, sans compter les 5 000 emplois indirects créés par l’activité de l’entreprise. Les différents partenariats passés avec des constructeurs et des fournisseurs étrangers ont permis de multiplier les antennes relais : plus de 1 100 ont été installées à travers tout le pays. Le montant des investissements pour l’année 2004 a largement dépassé 100 millions de dollars. Enfin, l’image de Mobilis, qui a longtemps souffert de son statut de société publique – donc peu fiable et peu performante – s’est nettement améliorée grâce à de judicieuses campagnes de promotion. Résultat : le nombre d’abonnés a été multiplié par quinze en quinze mois. En janvier dernier, lors de la célébration du millionième abonné, le PDG de Mobilis a annoncé ses objectifs pour l’année en cours. Il dit viser le chiffre de 3 millions d’abonnés d’ici à la fin de 2005 – un chiffre atteint près de quatre mois avant la date butoir ! -, assurer à son réseau une couverture de 90 % de la population algérienne et fournir à ses clients un service après-vente professionnel, conforme aux standards internationaux en la matière. Mission accomplie ? « Loin de là, tempère l’intéressé. Tout reste à faire. Être élu manager de l’année est certes une bonne chose, mais cela implique de lourdes responsabilités. […] Pour l’année 2005, nous allons investir 500 millions de dollars. Et durant les deux prochaines années, nous porterons notre effort à 1 milliard de dollars. » De quoi permettre à Mobilis de tenir tête à ses deux principaux concurrents : Djezzy et Wataniya. Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle : selon les prévisions les plus pessimistes, le marché algérien du téléphone portable devrait au moins doubler dans les trois prochaines années, pour atteindre le chiffre de 16 millions d’abonnés… De quoi aiguiser les appétits !

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