Zapatero l’équilibriste

Publié le 12 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

Le chef du gouvernement espagnol, Luis Rodríguez Zapatero, devait effectuer un voyage officiel à Alger à la mi-juillet. Une visite attendue impatiemment par les diplomates algériens tant le nouveau Premier ministre (qui a pris ses fonctions en avril) a insisté, dans ses premières déclarations, sur la nécessité d’une redéfinition et d’un rééquilibrage des relations entre l’Espagne et les pays du Maghreb. Ces propos avaient inquiété Alger, qui avait signé un traité de partenariat stratégique avec le prédécesseur de Zapatero, José María Aznar. Le choix de Rabat comme destination du premier voyage officiel du Premier ministre espagnol n’avait fait qu’aviver cette inquiétude. Ancienne puissance coloniale au Sahara occidental, un territoire que se disputent le Maroc et les indépendantistes du Polisario soutenus par l’Algérie, l’Espagne se trouve dans une position inconfortable sur un dossier crucial pour ses deux voisins du Sud.

Zapatero vient, semble-t-il, à Alger pour rassurer ses interlocuteurs et affirmer que Madrid s’en tient à la légalité internationale et à l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Son idée d’organiser un sommet à quatre (Algérie, Maroc, Espagne et France) s’est toutefois vu opposer une fin de non-recevoir de la part du gouvernement d’Ahmed Ouyahia.
« Nous n’avons pas vocation à représenter le Front Polisario », disait-on alors à Alger, en avril 2004, alors que l’idée d’une telle rencontre était dans l’air.
Mais le séjour algérois de Zapatero ne sera pas exclusivement consacré à la question du Sahara. La coopération entre les deux pays sera passée en revue. Deux dossiers prioritaires sont au menu des discussions. Le premier est celui de Medgaz, du nom du projet de gazoduc qui relierait Beni Saf (à 450 km à l’ouest d’Alger) à Almería. D’une capacité annuelle de 10 milliards de m3, il serait destiné à approvisionner les marchés espagnol et français.
Le second a également trait au secteur de l’énergie. Il s’agit de la pose de câbles électriques sous-marins destinés à l’interconnexion des réseaux et au transport de l’électricité dans le cadre de la fourniture de courant produit par une centrale électrique de 8 000 mégawatts, en projet du côté d’Adrar.

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La balance commerciale entre les deux pays (3,7 milliards de dollars en 2003) reste défavorable à l’Espagne, mais les groupes industriels espagnols sont de plus en plus présents en Algérie où ils obtiennent de gros contrats. C’est notamment le cas pour la construction d’usines de dessalement d’eau de mer : une vingtaine d’unités devraient ainsi voir le jour dans les prochaines années.

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