Vacances de rêve

Publié le 12 juillet 2004 Lecture : 3 minutes.

Taquiner la balle de golf au Maroc, se reposer sur une plage de sable blanc aux Seychelles, s’essayer au safari-photo au Botswana… Voilà trois activités touristiques qui, aujourd’hui encore, restent bien souvent l’apanage de quelques privilégiés prêts à débourser plusieurs milliers d’euros pour passer une (excellente) semaine de vacances loin de chez eux. En Afrique comme ailleurs, cette clientèle de happy few est particulièrement courtisée. En effet, le tourisme haut de gamme permet aux pays d’accueil de dégager une très forte valeur ajoutée, mais également de contribuer à renforcer leur image à l’étranger. Une situation qui, à plus long terme, a des effets bénéfiques en matière d’investissements internationaux.

L’Afrique compte quelques réussites remarquables sur le créneau des « vacances de rêve ». En tête de celles-ci, Maurice et les Seychelles. En moins d’une génération, ces deux minuscules États insulaires perdus dans l’océan Indien ont su développer un tourisme balnéaire de luxe sur un marché très concurrentiel. Comment ? En instaurant des normes de qualité strictes, en privilégiant l’installation d’hôtels de catégorie supérieure (la moitié de leurs établissements sont classés 4 ou 5 étoiles), en renforçant la qualité du service et en adoptant une stratégie marketing audacieuse et intelligente. L’accueil de stars internationales invitées en échange de quelques photographies bien placées dans la presse people a permis à Maurice et aux Seychelles de capter une clientèle aisée. Résultat : dans ces deux pays, le budget moyen d’un visiteur (environ 900 dollars) est près de deux fois et demie supérieur à celui dépensé ailleurs en Afrique. En Tanzanie, autre success story africaine plus récente qui repose sur l’écotourisme haut de gamme, ce chiffre est même de plus du triple (1 300 dollars). La demande croissante, au niveau mondial, de safaris et autres voyages de découverte pourrait propulser d’autres pays d’Afrique dotés d’atouts naturels dans le cercle très fermé des destinations de luxe. Le développement d’un écotourisme digne de ce nom ne se fera cependant que par la mise en oeuvre d’une politique volontariste de préservation et d’aménagement des ressources environnementales. Ce que plusieurs pays ont déjà compris – et entrepris. Dans la partie australe du continent, l’Afrique du Sud, le Mozambique et le Zimbabwe ont, ensemble, ouvert en 2002 le Great Limpopo Transfrontier Park, le plus grand parc naturel transfrontalier (35 000 km2) au monde. Plus au Nord, en Afrique centrale, le Gabon s’est doté la même année d’un vaste réseau de treize parcs nationaux couvrant plus de 30 000 km2 (11 % du territoire). Dépassant la superficie totale du Rwanda, ces espaces protégés abritent une faune et une flore d’une diversité exceptionnelle, pour le plus grand bonheur des (fortunés) amoureux de la nature, prêts à débourser pas moins de 2 500 dollars par semaine de visite, dans l’espoir, notamment, de côtoyer les gorilles, espèce animale menacée.

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On le voit, pour le Gabon comme pour d’autres pays africains gâtés par la nature, l’écotourisme représente une opportunité de développement d’autant plus judicieuse qu’il permet de ne pas tomber dans le piège du tourisme de masse et ainsi d’éviter la dégradation d’un environnement aussi exceptionnel que fragile. À condition, toutefois, de créer des infrastructures d’accueil à la hauteur des attentes d’une clientèle haut de gamme. Ce qui, en d’autres termes, signifie qu’il est indispensable de faciliter l’accès des sites par la construction d’un réseau de routes et de pistes adapté, mais aussi de développer des équipements hôteliers confortables et esthétiques, à l’image des lodges et autres bungalows déjà très en vogue dans les pays d’Afrique australe. Et, dernier point et non des moindres, il est impératif de faire de la qualité du service – indispensable dans ce type de tourisme – une seconde nature…

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