Pour tous les goûts

Initiation au golf, thalasso, ou méharée dans le désert… Les professionnels développent les voyages thématiques pour des clientèles ciblées.

Publié le 12 juillet 2004 Lecture : 4 minutes.

Pendant longtemps, le tourisme africain s’est limité aux séjours balnéaires et aux safaris-photos en savane. Aujourd’hui, la situation a bien changé. Les quelque 30 millions de visiteurs qui, chaque année, partent à la découverte du continent disposent d’une palette de produits de plus en plus vaste. Très en vogue depuis le début des années 1990, le tourisme saharien connaît un succès qui ne se dément pas. Chaque année, un nombre croissant d’Européens – estimé à près de 100 000 – en quête de dépaysement extrême et de grands espaces répondent à l’appel du plus grand désert du monde. À tel point que les ventes de circuits sahariens augmentent deux fois plus vite que celles des autres produits touristiques. Dans cette évolution, l’avion a joué un rôle majeur : la mise en place de liaisons aériennes directes vers les villes de Tamanrasset en Algérie ou Atar en Mauritanie a permis de désenclaver des régions jusqu’alors difficilement accessibles. Mais aussi de faire baisser les prix : au départ d’Europe, le premier prix d’un séjour de huit jours dans le Sahara mauritanien est d’environ 800 euros par personne. Le développement du tourisme saharien pâtit toutefois de l’insuffisance des structures d’hébergement, en Mauritanie, au Mali et au Niger, mais aussi des problèmes de sécurité. Dernier en date : les enlèvements, en février et mars 2003, de trente et un touristes européens par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).
Adeptes d’un tourisme moins aventureux mais tout aussi dépaysant, de plus en plus de visiteurs ont, ces dernières années, jeté leur dévolu sur certaines destinations insulaires. De nombreuses îles, les unes après les autres, se convertissent à l’industrie du tourisme. Après Maurice et les Seychelles, qui se sont ouvertes au tourisme dans les années 1970, c’est au tour des îles du Cap-Vert, de Zanzibar et des Comores d’accueillir une clientèle toujours plus nombreuse. Ces trois destinations insulaires ont connu, au cours de la dernière décennie, un triplement de leurs visiteurs. Ici aussi, l’amélioration des liaisons aériennes avec l’Europe – qui compte les principaux clients – a permis de renforcer cette croissance. Dernière « découverte » à la mode, les îles Dahlak, au large de la côte érythréenne, accueillent, elles aussi, malgré leur taille réduite, un nombre croissant de touristes. Et d’autres archipels, au potentiel encore inexploité, pourraient bientôt leur emboîter le pas : c’est notamment le cas de São Tomé e Príncipe, dans le golfe de Guinée.
Autres motifs de déplacement en Afrique : les voyages « thématiques ». Avec le vieillissement progressif de la population européenne, le tourisme de santé est en pleine expansion de l’autre côté de la mer Méditerranée. Dans ce domaine, un pays tire tout particulièrement son épingle du jeu : la Tunisie. En quelques années, elle a su se positionner comme l’eldorado africain du bien-être. Deuxième destination mondiale de thalassothérapie après la France, le pays dispose dorénavant d’une douzaine de centres et accueille chaque année plusieurs dizaines de milliers d’Européens venus se refaire une santé. Parallèlement, de plus en plus d’étrangers – près de 20 000 en 2003 – viennent s’y faire hospitaliser. Pour ces visiteurs – en majorité britanniques – d’un nouveau genre, la Tunisie représente une destination de premier choix, tant du point de vue du coût et de la qualité des soins médicaux que de la rapidité des interventions.
Mais le tourisme thématique ne se limite pas, fort heureusement, à celui de la santé et du bien-être. Les activités ludiques et sportives connaissent un succès de plus en plus important. Dans le domaine des jeux de hasard, secteur à forte rentabilité, l’Afrique du Sud mène la danse, tant en termes de quantité (le pays compte une trentaine de casinos) que de qualité : ses salles de jeu sont souvent intégrées à des centres de loisirs disposant d’une large palette d’activités sportives (sports d’eau, golf, etc.) et familiales (parcs d’attractions). Un modèle qui commence à faire école plus au Nord : l’achèvement du parc d’attractions Médina Mediterranea, en Tunisie, permet de capter aussi bien les mordus des jeux de hasard (grâce à un vaste casino de 2 000 m2) qu’une clientèle en quête de divertissements plus familiaux et culturels. Situé dans la zone touristique de Yasmine Hammamet, à une soixantaine de kilomètres au sud de Tunis, le lieu abrite, outre le casino, une reconstitution de médina – une première au Maghreb -, des espaces de loisirs, des commerces, un musée et même un centre de congrès.
Autre activité promise à un bel avenir : le golf. À ce jour, les destinations golfiques africaines dignes de ce nom se comptent encore sur les doigts d’une main. Avec quelque quatre cents parcours et près d’une quarantaine en construction ou en projet, l’Afrique du Sud possède – et de loin – l’offre la plus étoffée du continent. Elle est suivie, certes de loin, par le Maroc (près d’une vingtaine de parcours, dont certains, comme le Royal Golf Dar Essalam, près de Rabat, n’ont rien a envier aux grands parcours américains), puis du Zimbabwe, de la Tunisie et de l’Égypte (un peu moins d’une dizaine de golfs chacun). Plusieurs pays africains investissent des sommes importantes pour développer, selon des normes internationales, leur offre dans ce domaine. Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle : les dépenses moyennes d’un golfeur – entre 3 000 et 4 000 euros par semaine – sont entre cinq et dix fois supérieures à celles d’un visiteur « classique ». De quoi justifier un tel engouement pour la petite balle blanche…

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