[Série] Environnement : face aux géants occidentaux, trois champions africains
Dépollution, gestion des déchets, ingénierie verte : une poignée de groupes locaux est parvenue à damer le pion à des leaders du secteur comme Veolia ou Suez.
S’il reste encore énormément à faire en matière environnementale sur le continent, tant du côté des dirigeants politiques que du côté de la classe moyenne, les questions de la protection de la santé, de la faune et de la flore n’y sont plus considérées comme des préoccupations occidentales mais de premier plan.
En une quinzaine d’années, depuis l’affaire emblématique du Probo Koala, en Côte d’Ivoire, du nom du navire affrété par Trafigura qui avait déversé des déchets toxiques à Abidjan en 2006, États, bailleurs de fonds internationaux, multinationales industrielles, entreprises locales et ONG se sont mobilisés pour une meilleure prise en compte des dossiers environnementaux cruciaux liés à l’explosion urbaine, et nécessitant une gestion exigeante des déchets et des eaux usées, et liés au développement industriel, générateur de pollutions diverses.
Connaissance du terrain et des acteurs
Certes, il faut encore traduire ces démarches environnementales dans la loi et rendre les normes en la matière plus exigeantes – par exemple sur le taux de sulfure autorisé dans les carburants automobiles vendus en station-service –, mais tout le monde avance dans la bonne direction.
Ils ne sont encore que quelques pionniers africains à avoir vu dans ces innombrables défis environnementaux des opportunités à saisir.
Comme le prouvent les trois champions que nous avons sélectionnés, les groupes africains disposent d’une connaissance du terrain et des acteurs qui les place en position avantageuse par rapport aux grands acteurs internationaux tels que Suez et Veolia, en particulier en matière de gestion des déchets où les investissements sont moins importants que dans les autres segments du secteur des utilities – l’eau, l’électricité et la téléphonie – et où l’appui des autorités, désireuses de développer une expertise locale, est crucial.
Un créneau appelé à monter en puissance
Le tunisien Amal Services, le marocain Ozone et le camerounais Hysacam ont en commun d’avoir développé une expertise chez eux, d’être soutenus par des municipalités, des administrations ou des compagnies publiques, et d’avoir franchi les frontières à l’intérieur du continent.
Les succès d’Hysacam au Bénin et au Liberia, d’Ozone en Côte d’Ivoire et à Bamako, d’Amal Services en Algérie, tous trois dans des appels d’offres où ils affrontaient les meilleurs groupes européens et moyen-orientaux, montrent qu’ils sont bien placés dans un domaine où les budgets des États, des municipalités et des industriels liés à ces sujets vont nécessairement exploser ces prochaines années.
Leurs succès vont susciter des vocations chez d’autres entreprises du continent qui vont vouloir se positionner elles aussi sur ce créneau d’avenir.
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