Marie-Angélique Savané

Publié le 12 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

Femme politique et militante, Marie-Angélique Savané a longtemps travaillé pour des organisations non gouvernementales puis pour les Nations unies. Elle est aujourd’hui présidente du Groupe d’éminentes personnalités qui surveillent l’exécution du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), dans le cadre du Nepad.

J.A.I. : Concrètement, qu’est-ce qui se cache derrière ce titre ronflant ?
Marie-Angélique Savané : C’est un mécanisme d’autoévaluation et d’autocontrôle volontaire, mis en place lors du Sommet de l’Union africaine à Durban en 2002. Sans remplir les préalables imposés par les institutions de Bretton Woods, qui appliquent aussi ce procédé, chaque État décide de recenser ce qui ne fonctionne pas et ce qui est conforme aux normes internationales dans les domaines politique, économique et social et quelles sont les mesures à prendre. Le chef de l’État s’engage personnellement à appliquer le processus. Ensuite, il met sur pied une commission nationale associant le gouvernement, la société civile, les médias, le monde universitaire, les parlementaires et les partis d’opposition. Ils analysent la situation, avec l’aide d’instituts de recherche ou d’experts s’ils le souhaitent, et envoient un rapport au panel indépendant et autonome que je préside. Celui-ci est composé de la Mozambicaine Graça Machel ; de Chris Stals, l’ancien gouverneur de la Reserve Bank d’Afrique du Sud ; du professeur Adebayo Adedeji, du Nigeria ; de l’ambassadeur Bethuel Kiplagat, du Kenya ; de l’Algérien Mourad Medelci ; et de Dorothy Njeuma, Camerounaise.

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J.A.I. : Vous ne craignez pas que les États soient indulgents avec eux-mêmes ?
M.A.S. : Non, le processus est contraignant. Après la Commission nationale, vient une équipe internationale d’experts indépendants et de représentants des institutions comme la Commission économique pour l’Afrique, la Banque africaine de développement, le PNUD ou l’Union africaine. Le chef de l’État s’engage à leur laisser toute latitude pour travailler.
Enfin, nous publions un rapport final officiel.

J.A.I. : Quels sont les pays qui ont accepté le processus ?
M.A.S. : L’Algérie, l’Égypte, le Sénégal, le Mali, le Ghana, le Nigeria, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, l’Ouganda, le Mozambique, l’Île Maurice et le Rwanda, lequel publiera le rapport de sa commission nationale en décembre 2004, lors du Forum africain sur la gouvernance. Nous avons des promesses de signature de la part du Lesotho, du Bénin et de l’Angola, et des demandes en provenance du Cap-Vert et de la Namibie.

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