Les Rawlings toujours sous les feux de la rampe

Publié le 12 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

En 2000 déjà, il passait pour une marionnette. Celle de Jerry Rawlings, bien sûr. Quatre ans plus tard, John Atta Mills, candidat du NDC à la présidentielle, a toujours du mal à se démarquer de l’image tutélaire de son prédécesseur et fondateur du parti. Le NPP, au pouvoir, craint d’ailleurs bien moins le candidat officiel du NDC que l’ancien chef de l’État qui, en ouvrant le pays au processus démocratique, est devenu une légende vivante pour ses partisans. En 2000, il a pris sa retraite après les deux mandats prévus dans la Constitution. Mais il n’a jamais vraiment su quitter la vie politique et, dès 2001, il s’est mis à dénoncer la politique de son successeur, John Kufuor. Dans l’opposition, on ne cesse de crier que le gouvernement, gêné par l’ex-dirigeant, est prêt à tout pour l’empêcher de parler. Mais Rawlings, lui, proteste de sa bonne foi : il voudrait bien se taire et se retirer… si seulement on le lui permettait. « Je suis toujours provoqué par le pouvoir », expliquait-il récemment à l’hebdomadaire londonien West Africa. « Ils me présentent comme un démon. Puis-je me taire devant toutes ces histoires ? Pourquoi dit-on toutes ces bêtises sur moi et sur ma femme ? »
Car Nana Konadu Agyeman Rawlings a beaucoup fait parler d’elle pendant les deux décennies de règne de son mari. À la fin du deuxième mandat, des rumeurs racontaient même que la première dame au tempérament fort et à l’influence certaine allait succéder à son époux. Diplômée de l’université des sciences et de technologie de Kumasi (Ghana), fondatrice et présidente du « 31st December Women’s Movement (DWM) », Nana Rawlings est devenue une égérie des droits de la femme. Et, comme son mari, prend la parole sans qu’on lui force la main. Aujourd’hui encore, et surtout en cette période électorale, les Rawlings sont omniprésents au Ghana et les journalistes sont à l’affût de leurs moindres faits et gestes. L’ancien chef d’État a bien tenté une carrière internationale (voir J.A.I. n°2252), en s’engageant auprès de l’ONU dans la lutte contre le sida, mais le « mal du pays » l’a vite envahi. À Accra, on laisse même entendre que l’énergique Jerry, 57 ans seulement, ne peut se passer de sa patrie plus de trois mois. À voir sa popularité, on le comprend.

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