Le boom de l’Afrique centrale

Publié le 12 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

Pour la troisième année consécutive, la Banque africaine de développement (BAD) et le Centre de développement de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) publient leur rapport sur les « Perspectives économiques en Afrique ». Élaborée avec le concours de la Commission européenne, cette vaste enquête macro-économique passe en revue vingt-deux pays du continent.

Les experts constatent que le ralentissement de la croissance observé au niveau mondial en 2001 a touché l’Afrique un peu plus tardivement, en 2002. Cet impact négatif a toutefois été relativement atténué, pour plusieurs raisons, à commencer par la forte augmentation de l’aide publique au développement et par un début de redressement des cours des matières premières exportées par le continent.
Au cours de l’année écoulée, malgré le faible dynamisme de la demande adressée à l’Afrique, sa croissance est remontée à 3,6 %, retrouvant le niveau moyen observé depuis le milieu des années 1990. La croissance devrait rester à un niveau comparable en 2004, voire accélérer jusqu’à 4 % en 2005.

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Mais les situations sont très contrastées selon les sous-régions. En 2004, le Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique australe devrait progresser de 2,8 % et celui de l’Afrique du Nord de 3,5 %. Les perspectives sont tout autres pour l’Afrique centrale, qui devrait connaître une croissance économique de 7,1 %, essentiellement grâce au pétrole. À titre d’exemple, le Tchad, qui vient de faire son entrée dans le club des pays producteurs de pétrole, devrait voir son PIB progresser de plus de 40 %.
Sur le front de l’inflation, les progrès observés l’an dernier se confirment. L’amélioration concerne aussi bien la politique monétaire et la maîtrise des tensions inflationnistes que le contrôle des déficits publics. Bref, l’indice des prix à la consommation est globalement bien maîtrisé si l’on excepte de rares pays comme le Zimbabwe, la République démocratique du Congo et l’Angola, où il subit encore de fortes hausses. Cette tendance devrait se confirmer. L’inflation, qui était de 5 % en 2003, devrait tomber à 4,4 % cette année et même à 3,9 % en 2005.

L’aide publique au développement (APD) poursuit sa progression. Selon le Comité d’aide au développement de l’OCDE, celle-ci s’est accrue de 16 % entre 2001 et 2002, et devrait atteindre 7,9 % sur la période 2002-2006. Parmi les membres de l’OCDE, les États-Unis se montrent les plus généreux (+15 %), suivis de l’Union européenne (+ 5,8 %). Le Japon, en revanche, a réduit le montant de ses concours financiers. L’accroissement global de l’APD s’explique par la montée en puissance du Nepad et, surtout, par des annulations de dettes au titre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), qui ont atteint 6 milliards de dollars en 2002.
Enfin, le rapport BAD-OCDE note que, si d’évidents progrès politiques et économiques ont été réalisés, peu de pays africains atteindront les Objectifs du millénaire pour le développement d’ici à 2015. Qu’il s’agisse de réduction de la pauvreté, d’accès à l’éducation ou de protection de l’environnement, les États « en bonne voie » restent moins nombreux que les retardataires.

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