L’ambassadeur du Soudan en France

Publié le 12 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

Dans son article « Soudan. La guerre sans fin ? » du 13 juin (n° 2266), Valérie Thorin reprend nombre de contrevérités manifestes relatives à la crise du Darfour et à la situation au Soudan en général. […]
Il est évidemment détestable de reprendre certains vieux mythes nés avec la guerre de propagande conduite contre le Soudan au cours de vingt années de guerre civile qu’il vient de traverser, relatifs par exemple à l’esclavage ou au nombre faramineux de victimes. Quant au bellicisme du Nord contre le Sud, c’est le gouvernement soudanais qui a pris de lui-même l’initiative du dialogue et de la négociation avec la rébellion sudiste. Dès octobre 1989, soit trois mois à peine après son arrivée au pouvoir en juin de la même année, il organisait une conférence nationale pour résoudre la crise au Sud. Les faits parlent d’eux-mêmes. Inutile également de fantasmer encore sur la charia, qui n’est appliquée, d’ailleurs avec la plus grande modération, qu’aux populations musulmanes du Nord.
Concernant le problème spécifique du Darfour, dont les chiffres ont été également démesurément grossis, notamment par certains fonctionnaires des Nations unies désireux « d’ouvrir le parapluie », la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à N’Djamena, au Tchad, le 8 avril dernier, a permis de faire avancer un projet de conférence globale sur la situation du Darfour dont les problèmes sont étroitement liés à un retard de développement que nul ne songe évidemment à nier ; différentiel dans le développement qui se rencontre d’ailleurs dans presque toutes les régions excentrées du Soudan et comme dans tous les pays de la région.
Pour ce qui est de la situation humanitaire, depuis cette date, les visas sont délivrés sous quarante-huit heures et l’entrée des personnels des ONG dans les zones d’affrontements est à présent hautement facilitée. L’Union africaine procède actuellement au déploiement de forces destinées à veiller au respect du cessez-le-feu. Ceci en accompagnement du déploiement d’unités de police et de gendarmerie soudanaises, chargées de lutter contre les pillages et les actes de banditisme perpétrés par des groupes hors la loi. La présidence soudanaise a en outre donné l’ordre aux forces armées de désarmer toutes les milices à l’ouest du pays, sans aucune exception. Enfin, une commission de justice indépendante a été chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme commises dans la région. Notons que cette crise a éclaté au moment où se conclut une paix globale et définitive avec la dissidence du Sud…

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