Kofi Annan dans le texte

Publié le 12 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

Un discours, celui de Kofi Annan, aura, plus que d’autres, marqué le IIIe Sommet de l’Union africaine. Un morceau d’anthologie, un « bijou », qui mérite, pour l’Histoire, d’être médité. Extraits.
« Il y a aujourd’hui en Afrique plus de gouvernements démocratiquement élus que jamais auparavant. Ces dernières années, dans plusieurs pays d’Afrique, de nouveaux gouvernements sont venus au pouvoir à la faveur d’élections multipartites. Les électeurs ont voté en grand nombre, traduisant ainsi la volonté d’exercer leurs droits civiques. Dans beaucoup de pays, de larges consultations sur les réformes constitutionnelles sont en cours. La société civile est plus active que jamais, demandant des comptes aux gouvernements et insufflant un nouveau dynamisme aux sociétés africaines. Nombre de pays africains donnent l’exemple au reste du monde, à l’instar de l’Union africaine elle-même qui a veillé à ce que la moitié des postes de commissaires soit confiée à des femmes éminentes et hautement qualifiées. »
Et le secrétaire général de l’ONU de poursuivre : « Cette volonté nouvelle de démocratisation en Afrique doit s’ancrer dans chaque pays. Il faut pour cela que nul ne soit exclu de la vie politique et que l’équilibre institutionnel soit soigneusement préservé, ce qui suppose notamment des élections libres et régulières, une opposition crédible et respectée, un appareil judiciaire indépendant garant de l’État de droit, une presse libre et indépendante, un contrôle réel des autorités civiles sur les forces armées et une société civile dynamique. On ne saurait parvenir à un tel équilibre institutionnel sans une alternance pacifique et conforme à la Constitution. Il n’est pas de plus grande sagesse, de marque plus évidente du sens de l’État que de savoir, le moment venu, passer le flambeau à la génération suivante. Et les gouvernements ne devraient pas manipuler ou modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir au-delà des mandats prescrits qu’ils ont acceptés lorsqu’ils ont pris leurs fonctions. N’oublions jamais que les Constitutions existent pour servir les intérêts à long terme des sociétés et non les objectifs à court terme des dirigeants. Engageons-nous à faire en sorte que l’époque de l’autocratie ou du monopartisme soit bel et bien révolue. La démocratie n’est pas parfaite et la démocratisation n’est pas facile. Mais plus les gouvernements seront tenus de rendre des comptes, plus ils seront enclins à répondre aux besoins des populations, qu’il s’agisse de prévenir la famine, de combattre la pauvreté ou d’enrayer la propagation du VIH-sida. »

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