Ousmane Sonko : trajectoire d’un incorruptible opposant soupçonné de viols
Accusé de viols, le député vient de perdre son immunité parlementaire. Retour sur l’ascension fulgurante d’un opposant au parcours atypique.
A-t-on déjà vu, au Sénégal, un homme soupçonné de viol défendu avec tant de ferveur ? Visé par une plainte déposée le 3 février par l’employée d’un salon de massage dakarois, Ousmane Sonko a reçu depuis une vague massive de soutiens, de ses partisans bien sûr, mais aussi d’une bonne partie de la société civile et de l’opposition. Il aura étonnamment au moins réussi à mettre d’accord des partis qui semblaient plus désunis que jamais.
Depuis le début de ce que l’on commence à appeler « l’Affaire Sweet Beauté », du nom du salon de massage où Ousmane Sonko est accusé d’avoir commis ses crimes, la ligne de défense du président du Pastef n’a pas bougé d’un iota : ce dossier judiciaire n’est que le fruit d’une manipulation politique ourdie par le président de la République, Macky Sall. S’il fréquentait ce salon de massage, c’était uniquement pour des raisons médicales et parce qu’il n’avait pas les moyens de consulter un professionnel.
Sous le coup d’une procédure de levée de son immunité parlementaire dont nul n’ignorait qu’elle serait menée à son terme, Ousmane Sonko n’est désormais plus pénalement protégé par son statut de député*. Rien n’empêche désormais que l’opposant soit entendu par un juge et, s’il venait à être inculpé, peut-être même incarcéré.
Une possibilité à laquelle ses proches disent ne pas vouloir penser pour l’instant. « Nous n’envisageons pas le futur du Pastef sans Ousmane Sonko et nous battrons jusqu’au bout », affirme Bassirou Diomaye Faye, président du mouvement national des cadres, refusant tout « défaitisme ». Maïmouna Dieye, la responsable des femmes du parti, assure que « même si les choses ne se passaient pas en sa faveur, ce sera à son bénéfice. »
Opposition sans concession
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