Tunisie : Samira Chaouachi, au cœur du règlement de comptes entre Rached Ghannouchi et Abir Moussi
Menacée d’une motion de censure par le Parti destourien libre, la vice-présidente de l’Assemblée des représentants du peuple se retrouve au cœur des luttes de pouvoirs au sein de l’hémicycle.
Depuis qu’elle a pris la vice-présidence de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le 13 novembre 2019, Samira Chaouachi décline les demandes d’interview. Et rares sont ceux qui acceptent de commenter ouvertement le parcours de cette députée de Qalb Tounes dont les affiliations politiques ont évolué au grès des guerres d’influence. Si bien que d’aucuns qualifient d’ »opportuniste » celle qui est paradoxalement allée jusqu’à vouloir interdire le « tourisme parlementaire » à l’ARP.
Politicienne ambitieuse
Titulaire d’une licence d’éducation civique et d’une maitrise de droit, originaire de Mahrès (près de Sfax), Samira Chaouachi a plutôt privilégié ses ambitions politiques. Elle entre à la Chambre des députés dès 2004, avec le Parti de l’unité populaire (dont le secrétaire général Mohamed Bouchiha n’était autre que son beau-père), qualifié d’opposition fantoche par ses détracteurs. Après la révolution, elle rejoint Al Moudabara (l’Initiative) de Kamel Morjane, ex-membre du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de Zine el Abidine Ben Ali.
Après l’échec de Kamel Morjane à la présidentielle de 2014, elle démissionne du parti pour entrer en 2016 à l’Union patriotique libre (UPL) de l’homme d’affaires Slim Riahi, devenue troisième force de l’ARP. Après une brève fusion avec Nidaa (avortée en mars 2019), elle est propulsée en avril 2019 de porte-parole à secrétaire générale par intérim de l’UPL (alors que son président a pris la fuite à cause de poursuites judiciaires), poste qu’elle quittera un mois plus tard. Elle a rejoint Qalb Tounes avant l’élection de 2019, gagné un siège à l’hémicycle puis sa vice-présidence, à une voix près.
Face-à-face avec Abir Moussi
Souvent décrite comme diplomate et capable de communiquer avec tous les partis (au point de servir de canal de discussion entre l’UPL et le syndicat UGTT), Samira Chaouachi est devenue une des cibles privilégiées d’Abir Moussi, présidente du parti destourien libre (PDL). Si bien que ce dernier a annoncé mi-janvier son intention de déposer une motion de censure contre la vice-présidente de l’ARP.
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