Destinations en vogue

Entre le littoral méditerranéen et les grands espaces d’Afrique australe et orientale, les voyageurs privilégient quelques pays.

Publié le 12 juillet 2004 Lecture : 5 minutes.

Afrique du Sud En pole position
L’Afrique du Sud peut se targuer d’accueillir le plus grand nombre de visiteurs étrangers du continent. En 2002, le pays a reçu 6,5 millions de touristes, selon les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), soit 11 % de plus que l’année précédente, contre 5 millions pour la Tunisie. C’est bien mieux que le Kenya, son principal concurrent, qui n’a reçu que 830 000 visiteurs.
Traditionnellement plus proche du monde anglo-saxon, la nation Arc-en-Ciel attire nombre de routards américains, australiens ou britanniques, ou d’aventuriers à la recherche de sensations fortes. Toutefois, le tourisme d’affaires pèse de plus en plus lourd dans les revenus touristiques, notamment depuis le Sommet de la Terre qui s’est tenu à Johannesburg en septembre 2002. Et l’organisation de la Coupe du monde de football en 2010 va également permettre de promouvoir la destination. Profitant de ce succès, les autorités sud-africaines ont lancé une nouvelle stratégie pour mieux « vendre » leur pays. Elles désirent diversifier l’offre, car le tourisme sud-africain est géographiquement mal réparti : les visiteurs passent les trois quarts de leur temps dans la province de Western Cape, qui, du coup, touche la moitié des revenus nationaux du secteur.

Tanzanie Serengeti, Zanzibar et Kilimandjaro
A l’inverse du Kenya, qui continue de payer le prix fort des attentats perpétrés par el-Qaïda contre l’ambassade américaine de Nairobi (plus de 200 morts) en 1998 et contre un hôtel de Mombasa en 2002, la Tanzanie, touchée elle aussi à Dar es-Salaam en 1998, a su inverser la tendance. Avec une moyenne annuelle de 500 000 à 600 000 visiteurs représentant environ 700 millions de dollars de recettes, elle continue d’attirer les touristes avides d’exotisme. Le secteur, qui représente 16 % du PIB, est même devenu une priorité du gouvernement. L’objectif des autorités est de dépasser le million de visiteurs en 2005.
Le pays ne manque pas d’arguments. La mode est au programme de trois semaines : safari-photo dans le parc du Serengeti, randonnée jusqu’au sommet du Kilimandjaro et repos (bien mérité) sous les cocotiers de Zanzibar. Mais outre ces noms connus de tous, les parcs d’Arusha, de Katavi, de Manyara, de Mahale, de Mikumi, de Ruaha, les forêts de Gombe et d’Udzungwa ou l’île de Rubondo offrent nombre de possibilités aux voyageurs intrépides (et suffisamment nantis) qui souhaitent observer lions, girafes et chimpanzés dans leur milieu naturel… ou simplement se reposer sur les plages de l’océan Indien. En misant sur l’écotourisme, le pays compte s’assurer des revenus réguliers et une gestion durable de son patrimoine environnemental.

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Egypte Sur les rives du Nil
L’Égypte est une destination très prisée. Malgré sa proximité géographique avec le conflit israëlo-palestinien, l’attentat de Louxor en 1997 et, en janvier dernier, le crash d’un avion au large de Charm el-Cheikh, quelque 5 millions d’étrangers se rendent chaque année sur les rives du Nil. Ils visitent les temples antiques, admirent les quarante siècles qui, du haut des pyramides, nous contemplent, bronzent sur les plages de la mer Rouge ou explorent de splendides fonds marins. D’autres choisissent la navigation fluviale pour parcourir, du Nord au Sud, cette vallée jalonnée de sites archéologiques. Tourisme culturel, tourisme de masse, tourisme sportif ou tourisme de soleil : l’Égypte fait partie de ces pays où tout est possible. La majesté des pyramides de Guizeh et du Sphinx, l’énergie du Caire, la splendeur des vallées des Rois et des Reines à Louxor, le charme de l’île éléphantine d’Assouan, la magie du mont Sinaï et la tranquillité de Dahab : grâce aux nombreux atouts de leur pays, les Égyptiens ont su attirer chez eux les curieux du monde entier. Malgré des petites fluctuations dues à la conjoncture mondiale, l’Égypte reste encore le troisième pays d’accueil des touristes sur le continent africain, juste après l’Afrique du Sud et la Tunisie.

Tunisie Soleil et thalasso au programme
Pays sans grandes matières premières, la Tunisie dispose de 1 300 km de côtes, de belles plages de sable fin, d’une petite étendue désertique comptant des villages pittoresques, des chotts et des oasis, de vestiges archéologiques bien conservés, de parcs naturels à la végétation luxuriante, de fonds marins riches en faune et en flore… et cette liste n’est pas exhaustive. Doté d’un climat tempéré et, surtout, jouissant d’un ensoleillemment quasi permanent, ce pays à vocation agricole a opté, dès le début des années 1960, pour le développement du tourisme de masse. Quarante ans après, ses efforts sont largement récompensés.
Devenue la première destination touristique au sud de la Méditerranée, la Tunisie a une capacité d’accueil d’environ 220 000 lits, dont la moitié sont de catégorie 4 et 5 étoiles. Même si elle reste une destination essentiellement balnéaire, elle a développé de nouveaux produits pour cibler une clientèle plus huppée : la thalassothérapie (deuxième rang mondial après la France), le thermalisme, la navigation de plaisance, le golf… Aujourd’hui, le pays attire chaque année plus de 5 millions de visiteurs étrangers, en majorité européens, qui laissent dans ses caisses plus de 2 milliards de DT (1,4 milliard d’euros).

Maroc Voir Marrakech… et revenir
Avec près de 730 000 visiteurs étrangers en 2003 (dont 65 % de Français), Marrakech accueille un tiers des touristes qui se rendent au Maroc. Classée « Patrimoine de l’humanité » par l’Unesco, la ville ocre a su se positionner au fil des années comme une destination à la fois moderne et riche en traditions. C’est sans doute cet heureux mélange, ainsi que la variété – et la qualité – des prestations qui font de Marrakech une destination courue, notamment par une clientèle plutôt haut de gamme à la recherche d’un environnement touristique « authentique ». La place Jemaa el-Fna, le spectacle des montagnes enneigées de l’Atlas, la découverte de la Palmeraie et l’hébergement dans des riads, ces habitations traditionnelles construites autour d’une cour intérieure ombragée, exercent un pouvoir de fascination intact auprès des étrangers, particulièrement des Européens. Pour eux, la grande ville du Sud symbolise mieux que toute autre un certain « exotisme » à la marocaine. Le renforcement des liaisons aériennes a permis de développer les séjours de courte durée : la durée moyenne d’une visite à Marrakech est de trois jours. Pour inciter les touristes à revenir, mais également à rester plus longtemps sur place, Marrakech cherche à étoffer son offre, notamment sportive. Dernier projet en date, la construction d’un golf dans la région montagneuse de l’Oukaimeden. Le parcours sera perché à quelque 3 000 mètres d’altitude.

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