De nouveaux horizons

Plusieurs pays disposent d’un fort potentiel pour devenir des marchés touristiques à part entière.

Publié le 12 juillet 2004 Lecture : 5 minutes.

Sahara Le désert inaccessible
Le Sahara a toujours fait rêver. Pour les Européens stressés par la vie urbaine, une semaine de trek dans les dunes fait même figure de thérapie. Mais sur ce créneau très ciblé peu de pays ont réussi à se faire une place. L’insécurité persiste dans le Tibesti (Tchad) et dans le nord du Mali, où des groupes armés algériens tentent régulièrement de trouver refuge. Côté nigérien, le développement de l’activité bute plus sur le manque d’infrastructures. Ville mythique popularisée par le leader touareg Mano Dayak, Agadès est aujourd’hui pacifiée.
Mais ses infrastructures aéroportuaires ont longtemps été inutilisables, rendant la région difficilement accessible aux tour-opérateurs européens. Pourtant, le grand erg du Ténéré et les falaises de Tiguidit sont parmi les sites les plus somptueux du Sahara. En attendant de pouvoir s’y rendre, les voyageurs se sont repliés sur l’Adrar mauritanien.
La région doit son succès à ses deux villes historiques – Chinguetti et Ouadane – et à son désert, haut lieu de trekking et de méharées. En 1996, le premier vol charter transportant 270 touristes s’est posé à Atar. Depuis, la fréquence des liaisons est en constante augmentation.

Rwanda Au pays des Mille Collines
Rares sont les voyageurs qui séjournent au Rwanda sans avoir l’envie d’y retourner. Les photos ne suffisent pas à recréer le choc reçu devant ces immenses étendues vertes. Ce sont les fameuses « mille collines » recouvertes de plantations de thé et cultivées jusqu’à la moindre parcelle… Autre souvenir tenace : le lac Kivu et la chaîne des volcans Virunga qui le borde en sa partie nord. Le lieu idéal pour un repos bien mérité, après une rencontre inoubliable avec les gorilles des montagnes. Quelques centaines d’entre eux vivent encore dans le sanctuaire du Parc national des volcans.
À la fin des années 1980, le tourisme constituait la troisième ressource de devises du Rwanda, derrière le thé et le café. En 1989, le pays enregistrait même un record de fréquentation, avec 172 400 visiteurs internationaux. Cinq ans plus tard, année du génocide, ils n’étaient plus que 61. Aujourd’hui, les autorités veulent relancer l’industrie du secteur, notamment en investissant dans de nouvelles infrastructures hôtelières. Le pays a reçu près de 10 000 visiteurs en 2002. Certes, l’activité redémarre. Mais on est encore loin de l’objectif annoncé pour 2010 : 70 000 visiteurs, pour un revenu attendu de 100 millions de dollars par an.

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Algérie La reprise se fait attendre
Au Nord, la Méditerranée baigne 1 200 km de côtes. Au Sud, le désert s’étend sur près de 2 millions de km2. L’Algérie offre une palette impressionnante de paysages. D’Alger la blanche à Oran la coquette, des ponts de Constantine aux sources de Tlemcen, du massif des Aurès aux sommets enneigés de Kabylie, des plages d’Annaba à l’oasis de Djanet en passant par Tamanrasset, capitale des Touaregs… histoire, nature, peuples et cultures s’entremêlent. Mais les touristes ne se bousculent pas. Du moins pas encore.
Aujourd’hui, les autorités souhaitent relancer le secteur mis à mal par une décennie de terrorisme. Et si le tourisme saharien attire toujours les Occidentaux, l’Algérie souhaite développer d’autres niches porteuses : le tourisme côtier (croisière et balnéaire), le tourisme de plein air et de montagne, le thermalisme… Sans oublier le religieux et le culturel. Le pays souhaite passer de 1,2 million de touristes accueillis en 2003 (dont plus de la moitié sont des Algériens vivant à l’étranger) à 3 millions en 2013. Mais avant cela, le retour à la sécurité s’impose. Et la prise d’otages des touristes allemands en 2003 est encore dans les mémoires…

Madagascar Lémuriens et baobabs
La Grande Île est souvent présentée comme un petit paradis. Entre ses plages idylliques et ses mystérieuses forêts primaires, Madagascar recèle des écosystèmes d’une richesse époustouflante. De cette terre grande comme la France et le Benelux on connaît bien-sûr ses lémuriens, ses caméléons et ses baobabs. Mais au-delà des clichés, le pays offre des possibilités multiples… Du charme du Relais de la reine, hôtel luxueux blotti dans les contreforts du massif de l’Isalo, aux récifs coralliens de Sainte-Marie en passant par les hautes terres de l’Imerina, il y en a pour tous les goûts. Reste que l’accueil touristique demeure bien en deçà des potentialités. En fait, seul le site de Nosy-Be, île réputée pour le charme de ses plages et sa douceur de vivre, dispose actuellement d’une capacité d’hébergement digne de ce nom. Navigation de plaisance, plongée sous-marine et pêche sportive y sont pratiquées par une poignée de visiteurs acheminés depuis la Réunion ou Antananarivo. Mais ceux-ci restent minoritaires. Première explication à cela, entre janvier et juillet 2002, Madagascar a souffert d’une crise politique qui a fortement endommagé son image à l’extérieur. Deuxièmement, le billet d’avion coûte cher : Air France et Air Madagascar se partagent les liaisons entre l’Europe et Antananarivo, et seule la compagnie Corsair tente de faire jouer la concurrence sur cette ligne. Troisièmement, les infrastructures d’accueil et les conditions sanitaires restent insuffisantes pour accueillir une clientèle plus nombreuse.

Gabon La Mecque de la nature
Le 4 septembre 2002, alors qu’il participe au Sommet de la Terre à Johannesburg, le président gabonais Omar Bongo annonce la création de treize parcs nationaux. Concrètement, 11 % du territoire du pays sont dédiés à la protection des gorilles, éléphants et autres tortues marines. Pour les autorités, il s’agit de trouver « une voie alternative à l’exploitation pure et simple des ressources naturelles en préservant l’écosystème du pays ». Le but étant de faire du Gabon « La Mecque de la nature », où les pèlerins afflueront, venus des quatre coins du monde. Cette réflexion sur l’écotourisme n’est pas nouvelle. Mais le Code forestier du 31 décembre 2001 consacre une quinzaine d’articles à la création, à la gestion et à l’exploitation des activités touristiques dans les parcs nationaux. Il est vrai que, de la réserve de Wonga-Wongué à l’hôpital Schweitzer et à la région des lacs de Lambaréné, en passant par la lagune d’Iguéla ou les plateaux batékés, le pays ne manque pas de sites séduisants. À mi-chemin entre l’Europe et l’Afrique du Sud, le Gabon peut constituer l’étape équatoriale idéale pour le voyageur en quête de dépaysement. Et avec près de 900 kilomètres de côtes et recouvert aux trois quarts de forêts, le pays reste à découvrir.

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