Castro jette du lest

Publié le 13 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

L’interview accordée par Fidel Castro au correspondant du New York Times à La Havane a plongé l’administration Johnson dans un grand embarras. Pour la première fois depuis la rupture des rapports Etats-Unis-Cuba, le chef du gouvernement cubain annonce non seulement qu’il est désireux de rétablir des relations diplomatiques avec les Etats-Unis et d’indemniser les firmes américaines dont les biens ont été nationalisés ou confisqués, mais qu’il est prêt à s’engager à cesser toute aide matérielle aux révolutionnaires sud-américains, dans les pays dont le gouvernement respecte Cuba, si les etats-Unis et leurs alliés s’engagent, de leur côté, à ne plus soutenir les activités subversives contre Cuba. Castro a aussi précisé qu’il n’imputait pas aux seuls Etats-Unis la responsabilité de la crise avec Cuba : « Il y avait de notre part, dit-il, la passion et l’extrémisme qui caractérisent la phase initiale de toute révolution. Du côté américain, il y avait un parti pris à l’égard de toute révolution et l’inexpérience de la direction politique de ce grand pays face aux problèmes les plus complexes de notre monde moderne. Il faut dire que, de part et d’autre, on a fait très peu pour empêcher l’aggravation des rapports ». A quelques mois de l’élection présidentielle, les déclarations de Castro ne pouvaient provoquer qu’une attitude négative du gouvernement américain, qui maintient à l’égard de Castro une façade d’hostilité totale. […]

Tout en reconnaissant, dans des déclarations privées, le caractère positif des propos de Castro, certains officiels américains ne cachent pas l’appréhension qu’ils ressentent vis-à-vis des répercussions des propositions cubaines sur l’opinion internationale en général et sud-américaine en particulier. […]
Comment Washington pourrait-il continuer à justifier indéfiniment son hostilité vis-à-vis de Castro devant toutes ces offres et assurances sans violer les principes de coexistence pacifique auxquels le gouvernement américain semble avoir adhéré vis-à-vis de l’URSS ? Ce que Washington réclame du Nord-Vietnam et de la Chine populaire dans la crise du Sud-Est asiatique, peut-il le refuser à Castro ?

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires