Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 12 juin 2006 Lecture : 7 minutes.

Fraternité judéo-musulmane
– Je vous remercie d’accorder régulièrement une place importante à l’actualité israélo-palestinienne, ainsi qu’à la religion et à ses formes extrêmes. Suite à votre article intitulé « Hamas, dernière chance pour la paix ? » (J.A. n° 2367 du 21 au 27 mai), je tiens à rappeler que les Juifs, tout comme les Arabes, sont d’origine sémite. En outre, l’histoire et les principes de leurs religions respectives ont de nombreux points en commun. On peut donc dire que les Arabes musulmans et les Juifs sont des peuples « frères ». Pour construire un futur ensemble, la connaissance, la raison et l’intuition devraient se développer entre eux.
Peter van Dijk, Toulouse, France

L’Afrique outragée
– Le traitement réservé à Abdou Diouf et à sa délégation au Canada dont vous vous êtes fait l’écho dans « Outrage à francophone » (J.A. n° 2367) suscite chez moi un sentiment de colère et d’indignation, en même temps qu’il me conforte dans mon opinion que les pays du Nord n’ont aucun respect pour ceux du Sud. Quand nos dirigeants réagiront-ils enfin comme il se doit, au lieu de subir ce genre de traitement – qui est exclusivement réservé aux responsables africains.
Daouda Diakité, Bamako, Mali

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Les intellectuels, un lectorat fidèle en Tunisie
– Je suis un lecteur assidu de votre hebdomadaire depuis des années. Je tiens à réagir à la lettre de Zied Bekir publiée dans le numéro 2365 qui affirme que Jeune Afrique reste peu connu en Tunisie. Je lui réponds sans hésiter que dans ma ville, Mahdia, le nombre de lecteurs de Jeune Afrique est de trente intellectuels environ. Et que dire de la capitale Tunis et de grandes villes telles que Sfax, Sousse, Bizerte, Gabès ? Au moins 20 000 intellectuels lisent mon hebdomadaire préféré.
Mohamed Hédi Helali, Mahdia, Tunisie

Éthiopie, de mal en pis
– La situation en Éthiopie se détériore de plus en plus et devient de ce fait préoccupante, voire dangereuse pour le maintien des sièges de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et de l’Union africaine (UA). Tunis, en accueillant le siège de la Banque Africaine de développement (BAD), a introduit une jurisprudence dont les responsables de la CEA et de l’UA devraient s’inspirer. Il faut préserver la sécurité des fonctionnaires de ces deux institutions. J’invite les lecteurs de J.A. à engager une réflexion et à débattre sur cette idée.
Sekou Traoré, Bamako, Mali

Dr Ghrenassia et mister Macias
– Les juifs d’Algérie étaient algériens et auraient dû le rester. Seulement, dévoyés par les gouvernements de l’époque coloniale, ils ont choisi d’être français, d’être du côté du colonisateur, et ils ont assumé ce choix. Monsieur Ghrenassia [le vrai patronyme d’Enrico Macias, NDLR] s’étonne de ne pouvoir se produire en Algérie et accuse à la fois le président Bouteflika et les intégristes de lui avoir barré la route. Depuis l’indépendance, la présence de M. Ghrenassia n’est plus souhaitée, tout comme celle de bon nombre de musulmans algériens qui ont choisi le parti du colonisateur.
S’il aimait vraiment, comme il le prétend, le pays qui l’a vu naître, il choisirait non pas Israël mais l’Algérie où il compte de nombreux admirateurs. J’invite Enrico Macias à suivre l’exemple de Raoul Journo, le chanteur juif qui a toujours entretenu de bons rapports avec son pays, la Tunisie, et qui était très apprécié des Tunisiens. Paix à son âme.
Jamel Ben Salah, Le Kram, Tunisie

L’honorable gendarme de Chirac
– Je suis reconnaissant à B.B.Y. de nous avoir offert un éclairage significatif sur le récent ouvrage de Michel Roussin (J.A. n° 2367). J’ai eu le privilège et le plaisir de côtoyer celui que la fiction a prénommé « le gendarme de Chirac ». Non seulement dans le cadre des rigueurs de la prestigieuse École supérieure de guerre de Paris, mais aussi sur les pentes non moins sévères du Djebel Toubkal ou dans les majestueuses vallées de l’Atlas. De toutes nos escapades, je garde d’abord le souvenir de l’invulnérabilité de Michel aux vertiges qu’engendre l’ascension vers les sommets ! Il ne cessait de répéter, lorsqu’il nous arrivait d’être à bout de souffle, cette citation de La Bruyère : « Il n’y a que les épreuves qui font les jambes… et les hommes ! » C’est tout à l’honneur de B.B.Y. de s’intéresser à un homme d’une si grande valeur, à un humaniste au franc-parler repérable à travers ses commentaires sur la situation des pays africains et sur l’attitude de la France avec ses anciennes colonies. Michel Roussin restera, par son sens du devoir et par tradition gaullistes, attaché aux valeurs dans lesquelles il a été pétri au sein de cette arme d’élite qu’est la gendarmerie française. À savoir : loyauté, dignité et honneur !
Omar, Rabat, Maroc

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Encourageons l’élite tunisienne
– Des exemples et des statistiques, c’est bien beau… Le remède que nous préconisent les économistes : la croissance. Mais comment ? Dans l’article intitulé « Chômeurs oui, mais diplômés ! » (J.A. n° 2368), vous mettez dans le même sac l’ensemble des diplômés du supérieur et dressez ainsi des tableaux et des prévisions catastrophiques. Des dizaines d’étudiants intègrent les grandes écoles d’ingénieurs françaises, allemandes ou américaines. Qui va créer la richesse ? qui va investir ? conquérir des marchés ? C’est l’élite de ces « diplômés du supérieur ». Prenons le cas des médecins : nous avons la meilleure médecine du sud de la Méditerranée et nos voisins, même ceux du Nord, sollicitent notre savoir-faire. Qui crée cette dynamique ? C’est encore l’élite de ces « diplômés du supérieur ». Mettre tout le monde dans le même sac ne résoudra rien. Dans chaque corps de métier, il y a une élite. Si on veut obtenir la croissance, il faut valoriser celle-ci et l’encourager. Autrefois, il y avait les diplômés et les non-diplômés. Aujourd’hui, il y a l’élite et les diplômés.
Dr Khaled Atallah, Tunisie

Réponse : Les statistiques et les prévisions sont de source officielle, nous n’avons donc rien inventé. Cela étant dit, il faut valoriser et encourager nos élites. Mais ce ne sont pas elles qui posent le problème du chômage. Il ne faut pas oublier la masse de diplômés des universités tunisiennes qui, mieux formés, seront davantage utiles à la croissance créatrice d’emplois. Leur rôle est essentiel.
A.B.

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Mussolini, l’Éthiopie ?et l’histoire
– Suite à la lecture du texte « Mussolini s’empare de l’Éthiopie », paru dans Jeune Afrique n° 2364 du 30 avril 2006, j’ai relevé des erreurs pour lesquelles j’apporte les quatre rectifications suivantes. Les Italiens tombés au cours de la bataille d’Adoua étaient au nombre de 4 800 environ et non 20 000. Ensuite, il est exagéré de qualifier de « désastre » la bataille d’Adoua, puisque les 17 000 soldats italiens, qui se sont battus contre 120 000 soldats éthiopiens, ont infligé des pertes bien supérieures à celles annoncées – probablement entre 10 000 et 12 000 adversaires « taillés en pièce », pour reprendre la malheureuse expression utilisée dans l’article. En 1922, l’Érythrée et la Somalie étaient loin d’être seulement « des rudes plateaux et des déserts » puisque, à cette époque, elles étaient déjà, en partie, mises en valeur grâce au développement des villes, du chemin de fer, des routes, des ports, des plantations En outre, cette même année, les Italiens avaient déjà entamé la reconquête de l’Éthiopie. Enfin, Les puits de Oual-Oual, lieu du fameux incident qui a servi de prélude à la guerre (1935-1936), se trouvent dans l’Ogaden à la frontière entre la Somalie et l’Éthiopie, et non entre l’Érythrée et l’Éthiopie.
Roberto Lagana, Tunis, Tunisie

La France a besoin de l’Afrique
– Comme tous les Africains, je ne peux pas rester indifférent face à la nouvelle loi sur l’immigration en France (voir J.A. n° 2368). Tout cela est choquant. Le plus choquant, ce sont les déclarations de Nicolas Sarkozy : « La France n’a pas besoin économiquement de l’Afrique. » Je voudrais lui rappeler que si la France n’avait pas besoin économiquement de l’Afrique, elle laisserait les Africains résoudre eux-mêmes leurs problèmes. Si elle n’a pas besoin de nous, elle devrait alors rapatrier ses diplomates en poste sur le Continent. Pourquoi n’a-t-elle pas rappelé tous ses ressortissants lorsqu’il y a eu des troubles en Côte d’Ivoire ? Pourquoi les compagnies aériennes européennes continuent-elles de desservir les pays du continent ? Les exemples de ce type sont légion. La France doit beaucoup à l’Afrique. Pour autant, je ne soutiens pas l’immigration clandestine.
Johnny Ntumba Dipa, Osaka, Japon

Quel avenir pour l’UMA ?
– C’est incroyable comment les pays du Maghreb évoluent de façon similaire. Il suffit de comparer le problème des diplômés-chômeurs dans les trois pays. Le Maroc et l’Algérie doivent parvenir à s’unir. Aucun de ces deux pays n’est disposé à assouplir sa position sur le Sahara. Examinons le cas de l’Angleterre avec l’Espagne. Malgré leur différend sur Gibraltar, ils n’ont pas arrêté leur coopération dans le cadre de l’Union européenne. Si nous suivons leur exemple, je suis certain que l’on arrivera à une solution pour l’UMA. Si on ne le fait pas, nous irons tous vers la catastrophe.
Dr Abdellah Mouline, Maroc

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