Privatisations : la dernière ligne droite ?

Publié le 12 juin 2006 Lecture : 2 minutes.

Engagé en 1999, le processus de privatisation entame sa dernière ligne droite. Force est de reconnaître qu’il a pris du retard, quand il n’a pas, dans certains cas, échoué. De quoi irriter les institutions de Bretton Woods !
Parmi les prochaines cibles figure la compagnie de télécommunications, Sotelma. Une cellule d’appui à la privatisation de l’entreprise a été mise en place. Il était temps. Malitel, sa filiale de téléphonie mobile, subit la concurrence sévère de l’opérateur privé Ikatel, en tête du marché. Un mauvais point pour les finances de Sotelma.
Toujours en attente, la privatisation de la Compagnie malienne des textiles (CMDT) est loin d’être bouclée. Il est vrai que, compte tenu de l’approche de l’élection présidentielle, prévue en mars 2007, et du poids du secteur cotonnier dans l’économie du pays, ce dossier très sensible nécessite la plus grande prudence. En novembre 2003, sous la pression des bailleurs de fonds, le gouvernement avait accepté de libéraliser la filière. L’horizon 2006 avait été initialement retenu, mais l’opération a été repoussée à 2008. Pour justifier ce report, le gouvernement avance trois raisons : le besoin de laisser le temps aux producteurs de s’organiser, la nécessité de peaufiner la stratégie et la volonté de redéfinir le transfert des missions de service public, aujourd’hui assumées par la CMDT. En matière de privatisation, c’est l’option de filialisation qui a finalement été retenue. Ainsi, des sociétés filiales de la CMDT seront créées dans trois ou quatre zones constituées à partir de la zone de culture cotonnière, et qui restent à déterminer. À la fin du processus, la CMDT cédera la place à ces sociétés. Des structures de régulation – un Office de classement du coton et une Bourse du coton – ainsi que des coopératives de producteurs seront mises en place. L’Office de classement du coton regroupera des représentants de l’État, des producteurs et des égreneurs. Outre les cultivateurs, le secteur privé national et étranger est convié à entrer dans le capital des futures filiales.
Dans le tertiaire, bien qu’ayant pris du retard, l’ouverture du capital de la Banque internationale du Mali (BIM) devrait être une opération plus simple à réaliser. L’État devra céder les 61,5 % de parts qu’il détient dans l’entreprise. L’option a été approuvée par le gouvernement en février dernier. Autre opération en perspective : la cession de la Sonarem (Société nationale de recherche minière). Quant à la mise en concession des Aéroports du Mali, elle se poursuit. La privatisation d’Énergie du Mali (EDM), l’entreprise chargée de la production et de la distribution d’électricité et d’eau potable, constitue, en revanche, l’exemple à ne pas suivre. Le dossier a en effet connu un cuisant échec. Soixante pour cent du capital de l’entreprise avaient été rachetés par un consortium privé constitué de Saur (filiale du groupe français Bouygues, 39 %) et de Industrial Promotion Services (IPS, groupe Aga Khan, 21 %). Mais, à la suite de différends survenus avec l’État malien, qui contestait les choix de gestion du groupe, fondés sur une augmentation du prix de vente de l’électricité et de l’eau, Bouygues s’est retiré en novembre 2005. Depuis son retrait, le capital est réparti entre IPS (34 %) et l’État malien (66 %). Du coup, il faut repartir de zéro.

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