Pretoria à l’heure du Mondial 2010

Publié le 12 juin 2006 Lecture : 2 minutes.

« Je me sens rajeuni de 70 ans ! » s’était exclamé Nelson Mandela en mai 2004, quand l’Afrique du Sud a été désignée pour devenir le premier pays du continent à accueillir une Coupe du monde de football. Et de lancer à l’Égypte et au Maroc, dont la candidature n’a pas été retenue : « Ne vous découragez pas. Ce choix ne condamne pas vos efforts. La prochaine fois, vous serez plus chanceux. » Mandela savait de quoi il parlait. Quatre ans auparavant, son pays avait dû se consoler avec le même conseil, lorsque l’Allemagne l’avait emporté à douze voix contre onze. Deux ans après sa victoire, la nation Arc-en-Ciel fait avancer dans les temps le programme qu’elle s’est fixé. Mieux encore, les dix stades qui doivent abriter les matchs ont été choisis en mars dernier, avec un an d’avance sur le planning établi. Quatre enceintes seront construites au Cap, à Port-Elizabeth, Durban et Nelspruit, tandis que six seront rénovées, à Rustenburg, Bloemfontein, Polokwane, Pretoria et Johannesburg (qui en compte deux).

L’événement tant attendu est également en train de relancer la coopération régionale. La petite ville de Nelspruit, à 100 kilomètres de la frontière mozambicaine et non loin du Swaziland, a signé des accords avec les deux capitales voisines pour loger les spectateurs. Afin de rendre le séjour agréable aux 350 000 personnes attendues, les pays de la région ont accepté de s’associer pour délivrer des visas valables partout.
Il reste cependant des points noirs dans la préparation, qui font s’interroger sur la capacité du pays à accueillir un événement de cette ampleur. D’abord, la croissance économique soutenue depuis plusieurs années a fait exploser les capacités énergétiques. Eskom, l’entreprise nationale de production d’électricité, doit construire dans l’urgence de nouvelles centrales. « Nous craignons en effet que la production électrique ne suive pas la demande », explique Tumi Makgabo, un porte-parole du comité d’organisation à Johannesburg. Ensuite, la Cosatu, la principale centrale syndicale du pays, a demandé, en février, d’être davantage impliquée dans l’organisation. Faute de quoi elle pourrait tenir des piquets de grève. Le bureau du comité a donc été élargi de 16 à 17 membres pour faire participer un représentant syndical.

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Enfin, il y a l’inquiétude liée à l’équipe nationale. Elle n’est pas parvenue à se qualifier pour cette édition 2006 de la Coupe du monde. Comment parviendra-t-elle à prendre ses marques pour 2010 ? L’avenir proche n’est pas serein pour les Bafana Bafana. Ils sont classés 53e à la Fifa sur 205, et derrière de piètres équipes comme l’Irak, la Guinée et Israël.
Pour le moment, à la Fifa, on reste discret tant sur les aides apportées à l’Afrique du Sud que sur les craintes d’assister à une compétition désorganisée, dans le but surtout de ne pas détourner l’attention du présent tournoi. La présentation du logo de la Coupe 2010, après la finale de l’actuelle compétition, donnera le coup d’envoi de la prochaine phase, lors de laquelle la construction des stades et des routes (évaluée à 747 millions de dollars) pourra réellement débuter. En juillet 2008, tout doit être terminé.

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