La « banque mobile » africaine débarque en Europe

Après avoir révolutionné les pratiques bancaires en Afrique à travers sa filiale kényane Safaricom, Vodafone va développer la solution M-Pesa en Roumanie. Le premier jalon d’une exportation à l’international de la fameuse monnaie digitale.

M-Pesa génère 143 millions de dollars de revenus, soit 18% du chiffre d’affaires global de Safaricom. © AFP

M-Pesa génère 143 millions de dollars de revenus, soit 18% du chiffre d’affaires global de Safaricom. © AFP

Publié le 31 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Le britannique Vodafone a acquis une licence d’exploitation de ses services de banque mobile en Europe et envisage de lancer M-Pesa -littéralement « argent mobile » en swahili – en Roumanie. Vodafone espère convaincre 7 millions d’utilisateurs Roumains qui utilisent principalement du liquide pour leurs paiements quotidiens. Ces clients pourront transférer des sommes allant d’un leu roumain (0,22 centimes d’euros) à 30 000 lei par jour (6 715 euros).

« La majorité des gens en Roumanie ont au moins un téléphone portable, alors que plus d’un tiers de la population n’a pas accès aux services bancaires classiques », a déclaré Michael Joseph, directeur des services de banque mobile chez Vodafone, cité par le quotidien britannique Financial Times.

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Un service populaire en Afrique

Au Kenya, M-Pesa a été lancé en 2007, la plateforme est tellement populaire qu’elle voit transiter le tiers des 44 milliards de dollars du PIB kényan. Alors que la solution a été initialement conçue comme un simple moyen de fidéliser les abonnés kényans à l’opérateur de téléphonie Safaricom, elle est devenue un service à part entière générant 143 millions de dollars de revenus, soit 18% du chiffre d’affaires global de Safaricom, la filiale locale de Vodafone.

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Le service a depuis été étendu à la Tanzanie, à l’Égypte, au Mozambique et au Lesotho. Il est devenu si populaire dans certaines parties de l’Afrique qu’il constitue aujourd’hui une véritable monnaie virtuelle, offrant un moyen de paiement sécurisé aux personnes non-bancarisées. Un SMS suffit pour régler les dépenses de la vie quotidienne : alimentaires, frais de scolarité et même billets d’avion.

Un sms suffit pour régler les dépenses quotidiennes : alimentaires, frais de scolarité et même les billets d’avion.

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Europe centrale et orientale

Michael Joseph, cité par le Financial Times, a déclaré que la licence acquise en Roumanie autoriserait Vodafone à déployer M-Pesa sur d’autres marchés. Il a toutefois précisé que l’accent serait mis sur l’Europe centrale et orientale. « Il y a un ou deux [pays] à l’étude, mais vraisemblablement nous n’irons pas sur les marchés d’Europe occidentale l’an prochain », a-t-il indiqué, ajoutant que des pays comme l’Italie, avec une importante population immigrée, constituaient cependant des marchés potentiels.

Il a ajouté ne pas écarter la possibilité d’étendre les services de paiement mobile en développant une plateforme d’épargne, de prêts et d’assurance, semblable au service M-Shwari, développé au Kenya et qui a engrangé plus de 270 millions de dollars de revenus en un peu plus d’un an. Vodafone examine également les possibilités d’expansions de M-Pesa dans des pays où l’entreprise a conclu des partenariats avec des groupes de télécommunications locaux, toujours selon le Financial Times.

Vodafone ne limite pas sa stratégie d’expansion à l’Europe : la société a récemment introduit M-pesa en Inde, où le service connaît une croissance rapide dans un contexte de faible bancarisation. Plus de 1 million de personnes se sont déjà inscrites en Inde et ce nombre est appelé à augmenter fortement si la Banque centrale assouplit les restrictions imposées aux plateformes de banque mobile.

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