Eddie Komboïgo : « J’ai toujours dit que le CDP était le premier parti du Burkina »

De la renaissance du parti à son espoir de voir Blaise Compaoré rentrer au pays en passant par sa façon d’envisager la réconciliation, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), qui devient officiellement le chef de file de l’opposition ce vendredi 5 mars, se confie à « Jeune Afrique ».

Eddie Komboïgo, le président du CDP, chez lui, à Ouagadougou, en février 2021.

Eddie Komboïgo, le président du CDP, chez lui, à Ouagadougou, en février 2021.

Aïssatou Diallo.

Publié le 5 mars 2021 Lecture : 7 minutes.

La scène politique burkinabè s’est recomposée à l’issue des élections présidentielle et législatives du 22 novembre 2020. Avec 20 députés sur 127, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de l’ancien chef de l’État Blaise Compaoré devient le premier parti d’opposition, devant le Nouveau temps pour la démocratie (NTD, 13 élus), l’Union pour le progrès et le changement (UPC, 12) et l’Union pour la renaissance-Parti sankariste (Unir-PS, 5).

Eddie Komboïgo, 56 ans, président du CDP, succède donc, en tant que chef de file de l’opposition politique (CFOP), à Zéphirin Diabré, lequel a intégré le gouvernement en janvier, au portefeuille de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale. Il se confie, entre autres, sur « la renaissance » de son parti et sa place dans le processus de réconciliation, sur le retour au pays de Blaise Compaoré – en exil en Côte d’Ivoire depuis 2014 – et sur la façon dont il appréhende son rôle en tant que CFOP.

Jeune Afrique : Blaise Compaoré a été poussé à la démission en 2014. Comment expliquez-vous que, six ans plus tard, son parti soit de retour au premier plan ?

Eddie Komboïgo : En 2014, les populations citadines se sont opposées à la modification de l’article 37 de la Constitution, mais ce n’était pas toute la population du Burkina Faso. Le président Compaoré a cependant préféré partir pour éviter une effusion de sang. En 2015, le CDP s’est organisé pour participer aux élections, mais il en a été abusivement exclu par une loi scélérate, dite « loi Chérif ».

Pour autant, ce n’était pas la volonté du Burkina. C’était celle des chefs du moment, c’est-à-dire de la transition, des partis satellites et des organisations de la société civile qui travaillaient autour de la transition. Nous avons dit que le CDP renaissait de ses cendres, car ceux qui ont souhaité qu’il ne participe pas aux élections de 2015 ont voulu totalement le détruire. Mais si l’on avait procédé à un référendum pour demander s’il fallait exclure l’ancienne majorité, la réponse aurait été « non ».J’ai toujours dit que le CDP était le premier parti du Burkina et je me suis battu pour faire savoir qu’un parti ne tient pas à une personne. C’est une ligne politique, une idéologie. Quelle que soit la tête, tant que vous restez sur la ligne politique et, surtout, gardez l’objectif de défendre l’intérêt supérieur de la nation, les peuples vous suivront. Et c’est ce qui s’est passé en 2020.

Comment le parti se porte-t-il aujourd’hui ?

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