Blocs en stock

Après la découverte d’hydrocarbures en Mauritanie, Bamako rêve aussi d’or noir.

Publié le 12 juin 2006 Lecture : 2 minutes.

Depuis 2004, la flambée du prix du pétrole a relancé l’exploration dans les bassins de Taoudenni, Gao, Iullemeden, Tamesma et Nara. Un nouveau code pétrolier a été adopté en 2004, une Autorité pour la promotion de la recherche pétrolière (Aurep) a été créée, et un programme de promotion engagé. Dans la foulée, 18 blocs de recherche ont été délimités sur une superficie de 800 000 km2.
Depuis octobre 2004, le consortium Baraka Mali Ventures, mené par le groupe australien Baraka, s’est vu attribuer les blocs 1, 2, 3, 4 et 9 dans le bassin de Taoudenni. D’autres opérateurs lui ont emboîté le pas. Le 22 juin 2005, le bloc 11 dans le graben de Gao revenait à la société Mali Oil Development, filiale de l’australien Trans Ocean Securities, qui doit investir près de 5,4 milliards de F CFA.
En juillet 2005, les blocs 8 (Taoudenni) et 10 (Gao) ont été attribués à Mali Petroleum, filiale de l’australien Sphere Investments. En septembre, la filiale du canadien Energen Resources a obtenu les blocs 12 et 13 dans le fossé de Nara. Quant au bloc 14 (bassin du Tamesma), il a été cédé à Energetic Petroleum, une filiale du sud-africain Energetic Holding PTY. Le bloc 6 a été attribué le 17 mai à la société malaisienne Markmore Energy. Le bloc 7 est actuellement en négociation. Quant aux blocs 15 (Iullemeden), 16 (Taoudenni), 17 et 18 (delta du Macina), ils sont libres pour le moment.
La ruée vers l’or noir n’est donc pas un mythe. Reste à savoir si les espoirs sont fondés. Selon Baraka Mali Ventures, qui a engagé une campagne d’exploration aérienne, les premières analyses ont permis de déceler des indices révélant de possibles gisements d’hydrocarbures. Les résultats définitifs de cette campagne, dont le coût est estimé à 3,7 millions de dollars, seront connus d’ici à septembre. Les autres sociétés, venues plus tardivement, ne sont pour le moment qu’au stade des analyses préliminaires.
Dès que des indices mettront en évidence un pétrole exploitable, les compagnies juniors ne manqueront pas d’être courtisées par les « grands » du pétrole. En tout cas, si le brut est porteur d’espoir, il peut aussi engendrer des dérapages. Le risque pourrait venir d’une volonté de contrôle des nouvelles ressources par les populations locales. Venu en mai dernier à Tombouctou pour lancer le programme de développement des régions du Nord, le chef de l’État n’a pas évité le sujet, rappelant que le pétrole appartient à la nation tout entière. Le spectre d’un différend ne doit pas être négligé. Le nord du Mali est d’ailleurs toujours en proie à l’irrédentisme.

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