Présidentielle au Bénin – Alassane Soumanou : « Thomas Boni Yayi a fait une grave erreur politique »

Il est l’un des deux seuls candidats de l’opposition qui feront face à Patrice Talon lors du premier tour de la présidentielle, le 11 avril. Alassane Soumanou, accusé d’être un faire-valoir du président sortant, attaque à son tour ses anciens alliés.

Alassane Djimba Soumanou, candidat à la présidentielle 2021 au Bénin pour les FCBE, dans son domicile de Cotonou, le 24 février 2021. © César GABA pour JA

Alassane Djimba Soumanou, candidat à la présidentielle 2021 au Bénin pour les FCBE, dans son domicile de Cotonou, le 24 février 2021. © César GABA pour JA

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Publié le 26 février 2021 Lecture : 8 minutes.

Il sort les griffes. Et, paradoxalement, ce n’est pas à Patrice Talon qu’il réserve ses coups les plus sanglants. Alassane Soumanou, dit « Djimba », est pourtant l’un des deux seuls représentants de l’opposition, avec Corentin Kohoué, à avoir vu sa candidature validée pour faire face au président sortant dans les urnes, le 11 avril prochain.

À 66 ans, le natif de Djougou, dans le nord du pays, forme avec Paul Hounkpè, candidat à la vice-présidence, le « ticket » que présentent les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), l’ancien parti de Thomas Boni Yayi. Autrefois proche de ce dernier, Alassane Soumanou, qui fut son ministre de l’Enseignement secondaire, de la Formation technique et professionnelle et de l’Insertion des jeunes, n’a aujourd’hui pas de mots assez durs pour critiquer celui qu’il accuse même de « trahison », pour n’avoir pas suffisamment préparé sa relève.

Lors de l’entretien qu’il a accordé à Jeune Afrique par visioconférence depuis la terrasse de sa résidence de Cotonou, Alassane Soumarou Djimba est aussi revenu sur l’âpre bataille interne, au sein des FCBE, qui a conduit à sa désignation comme candidat à la présidentielle au prix d’une nouvelle scission au sein de ce parti traversé par de sourdes tensions depuis qu’il n’est plus au pouvoir. Il repousse également les accusations portées à son encontre par ceux qui, au sein de l’opposition, ont vu leurs candidatures invalidées. Accusé d’être « le candidat de Patrice Talon », le faire-valoir du président sortant, il rétorque en dénonçant « l’incohérence » de ses contempteurs. Et assure même, envers et contre tous les pronostics, être en capacité de battre Talon dans les urnes.

Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter à cette présidentielle face à Patrice Talon ?

Alassane Soumanou : On ne fait pas la politique pour soi-même. Nous représentons un parti, les Forces cauris pour un Bénin émergent, qui a dirigé le pays pendant dix ans, avec l’ancien président Thomas Boni Yayi. Et pendant ces dix ans, nous avons réalisé beaucoup de choses, dans les domaines scolaire et économique, dans la santé ou encore dans la microfinance pour les pauvres… Il était pour nous indispensable de défendre nos acquis en ne disparaissant pas de l’échiquier politique.

Alors, comme tous les partis, nous sommes traversés par des tendances. Certains, parmi nous, estimaient qu’il ne fallait pas s’engager dans le processus électoral. Cela n’a pas été notre choix. Nous, en bon démocrates, nous avons pris nos responsabilités. Premier objectif : défendre l’existence de notre parti face à l’Union progressiste et au Bloc républicain, qui appartiennent à Patrice Talon. Deuxième objectif : la conquête du pouvoir par les urnes.

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Cela explique pourquoi les FCBE ont décidé de participer au scrutin. Mais pourquoi vous, Alassane Soumanou, avez-vous voulu être candidat ? En quoi vous considérez-vous comme le mieux placé au sein des FCBE ?

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