Tous les soirs, ensemble

Publié le 13 mai 2008 Lecture : 1 minute.

Un après-midi de 1994, je suis allé rendre visite à Elimane accompagné de mon fils alors âgé d’à peine 6 ans. Très spontanément, Elimane engagea la discussion avec lui et lui prodigua une multitude de conseils en matière de lecture. Il lui disait ceci : « Est-ce que tu sais qu’une page lue par jour t’apportera une culture infiniment utile ? Tu devrais beaucoup lire, mon fils. »
Voilà comment était Papa, un vrai mentor.
Tous les soirs après le travail, nous rentrions ensemble. Je le déposais devant son appartement, avant de rentrer chez moi. Le temps du trajet, nous parlions beaucoup et échangions des idées.
Elimane était quelqu’un de profondément bon et simple.
Lorsque Sira, ma femme, l’invitait à venir manger son plat préféré, le riz à la sauce gombo, il me disait toujours qu’il n’aimait pas trop sortir. Il n’aimait pas trop déranger, il n’aimait pas les téléphones portables. Il n’aimait pas les crédits ni les achats à crédit. Il avait un rapport sain avec les gens et avec l’argent.
En vingt ans, je ne l’ai jamais entendu se plaindre, sinon des papiers de celles ou ceux qui tardaient à venir. Elimane était un vrai professionnel. Toujours à l’affût de l’information.
Un lien indéfectible le liait à Jeune Afrique. Il me disait son attachement à cette maison, et je voyais en lui que c’était vrai. C’était mon frère et nous nous comprenions.
À Diourbel, sa terre natale, où nous l’avons accompagné, que la terre lui soit légère.
Aboubacar Dione, employé à J.A.

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