Soixante ans
Publié le 13 mai 2008 Lecture : 1 minute.
L’État d’Israël vient de célébrer ses soixante ans d’existence. Dans sa livraison du 7 mai, son meilleur quotidien, Haaretz (que Jeune Afrique cite souvent), a résumé avec fierté (et sobriété) le chemin parcouru par cet État :
« Très peu de pays ont réussi à se développer et à prospérer aussi rapidement en soixante ans, passant d’un niveau de vie de 3 100 dollars par personne en 1948 aux 25 000 dollars d’aujourd’hui ; d’un pays de 600 000 habitants aux 7,3 millions actuels ; et d’un exportateur d’oranges à l’un des leaders internationaux de la haute technologie.
Au cours de ces six décennies, l’économie israélienne s’est complètement transformée : d’une économie socialiste, étatique, nous sommes passés à une économie de marché occidentale moderne.
Depuis 2004, la croissance économique est à plus de 5 % par an et la main-d’oeuvre s’est enrichie de 440 000 personnes ; le taux de chômage est passé de 11,2 % à 6,5 %, son niveau le plus bas depuis quinze ans. »
Qu’ils se comportent en ennemis, en victimes ou en partenaires, ses voisins devraient méditer l’itinéraire résumé ci-dessus. Et le comparer à leur propre évolution dans la même période.
Mais la médaille a son revers : Israël s’est construit sur le malheur des Palestiniens et, soixante ans après sa naissance, l’État hébreu est une puissance occupante qui annexe et colonise : sa réputation en pâtit.
Il n’a pas vraiment voulu faire la paix avec ses voisins, même lorsque ceux-ci ont montré qu’ils se résignaient à son existence.
Les dirigeants actuels d’Israël, qui ne me paraissent pas du meilleur niveau, préfèrent visiblement compter sur la puissance militaire et diplomatique pour assurer cette existence. Elle demeure donc fragile, voire précaire, parce que tributaire de l’appui inconditionnel des États-Unis.
Soumis à la réflexion des concernés, et à la vôtre, le graphique ci-contre indique les dépenses qu’Israël et sept pays de la région, affectés par sa présence et sa politique, consacrent à leurs forces armées.
Jusqu’à quand les uns et les autres devront-ils gaspiller tant d’argent en quincaillerie militaire ?
