Togo : comment Faure Gnassingbé veut réconcilier l’armée et la population

Alors que le Togo craint une éventuelle extension des actions des jihadistes vers le golfe de Guinée et a engagé une vaste réforme de son appareil sécuritaire, le chef de l’État espère « pacifier » les relations entre l’armée et les populations.

Faure Gnassingbé, lors du lancement de la construction d’une usine d’habillement militaire à Adétikopé, en 2019. © Emmanuel Pita/Présidence Togolaise

Faure Gnassingbé, lors du lancement de la construction d’une usine d’habillement militaire à Adétikopé, en 2019. © Emmanuel Pita/Présidence Togolaise

Publié le 27 février 2021 Lecture : 5 minutes.

La nomination, début octobre, de Marguerite Gnakadè en tant que ministre des Armées au sein du gouvernement dirigé par Victoire Tomegah Dogbe en avait surpris plus d’un. Au-delà de l’affichage politique – une femme à ce poste, c’est une première pour le Togo, qui plus est dans une équipe dirigée par une autre femme –, ce ministère était en effet directement rattaché à la présidence depuis 2009, après l’arrestation de Kpatcha Gnassingbé, le demi-frère du chef de l’État qui occupait ces fonctions et a par la suite été condamné à vingt ans de prison pour tentative de coup d’État.

Cette nomination a également été vue par beaucoup comme un geste de Faure Essozimna Gnassingbé en vue de « pacifier » les relations entre l’armée et la population, qui se sont singulièrement tendues lors de la répression des manifestations de 2017.

Le fait que ce soit une civile est un message très fort

Ancienne directrice générale de la Banque togolaise du commerce et de l’industrie (BTCI), qu’elle a quittée brutalement en 2018 sur fond de controverse autour de sa gestion, Marguerite Gnakadé n’avait, de fait, pas le profil « naturel » pour obtenir ce portefeuille. « Le fait que ce soit une civile est un message très fort. C’est une première, estime un officier sous couvert d’anonymat. Cela montre qu’il y a une réelle volonté politique de changer la donne. C’est un signe de bonne foi. »

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