Numhyd frappe à la porte des grands

Née d’un partenariat entre Sonatrach et Etap, cette société créée en 2003 monte en puissance sur trois permis pétroliers et gaziers. Dans l’intérêt de l’algérie et de la tunisie.

Publié le 13 mai 2008 Lecture : 2 minutes.

Demeurée jusqu’ici quasi confidentielle, la société mixte de prospection d’hydrocarbures Numhyd – détenue à parts égales par les deux sociétés d’État, l’algérienne Sonatrach et la tunisienne Etap – affiche ses ambitions. Les deux pays ont la volonté de passer à la vitesse supérieure dans leur coopération. La signature, à la fin d’avril, de trois accords de permis de recherche et d’exploitation le prouve.
Dans la foulée de sa création en 2003, Numhyd avait obtenu, en juillet de la même année, la prospection sur ces trois gisements. Mais cette fois-ci, un cap est franchi. Après les études techniques, la phase opérationnelle est enclenchée. La société se lance pour la première fois dans des travaux de forage. Cette évolution se traduit également par un engagement financier plus élevé et une prise de participations plus importante. Mais pourquoi médiatiser Numhyd aujourd’hui ? « Pour la placer dans le radar des pétroliers au Maghreb », analyse Francis Perrin, rédacteur en chef de la revue spécialisée Pétrole et gaz arabes. La cession de parts des deux sociétés mères, Etap et Sonatrach, conforte cette hypothèse. Dotée d’actifs, la junior peut désormais monter en puissance et éventuellement lever des fonds pour financer les investissements qui se profilent.
Sonatrach a en effet cédé à Numhyd 25 % de ses parts sur le périmètre de Hamra, au sud de Rhourd Nouss, dans le Sud-Est algérien. Au programme, l’installation d’un puits, prévue pour la fin de 2008, et un investissement de 10 millions de dollars. Etap en a fait de même à hauteur de 30 % sur le permis tunisien « Nord des chotts », dans le centre-ouest du pays. Un forage d’exploration est également prévu, d’ici à la fin de 2009, sur le gisement offshore de Kaboudia, dans le golfe de Gabès. Coût estimé : 20 millions de dollars. Ces trois accords ont fait l’objet d’une signature les 27 et 30 avril, à Alger puis à Tunis, en présence notamment de Chakib Khelil, ministre algérien de l’Énergie et des Mines, et de son homologue tunisien, Afif Chelbi, ministre de l’Industrie, de l’Énergie et des PME.

L’offshore en priorité
Si l’association entre le géant Sonatrach et la plus modeste Etap peut surprendre, les bénéfices de cette coopération sont réciproques. D’un côté, la société tunisienne peut compter sur le savoir-faire reconnu de sa consoeur algérienne et son expérience à l’international. En janvier dernier, Etap a justement lancé un appel d’offres pour bénéficier d’une assistance technique au-delà de ses frontières. De l’autre, Sonatrach conforte sa diversification géographique et pénètre le marché pétro-gazier tunisien, particulièrement porteur dans l’offshore. Selon Amor Bouzewada, sous-directeur à l’exploration au ministère tunisien de l’Industrie, « plus de 60 % des découvertes en offshore sont actuellement converties en exploration ». Des perspectives prometteuses auxquelles semble faire écho Chakib Khelil, qui a déclaré lors de la signature des accords : « L’avenir est dans l’exploitation offshore. »

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