Les « Scorpions » absorbés par la police

Publié le 13 mai 2008 Lecture : 1 minute.

Lors de la Conférence du Congrès national africain (ANC) de décembre 2007, à l’issue de laquelle Jacob Zuma a été porté à la tête du parti, la décision avait été prise d’intégrer l’unité spéciale de lutte contre le crime et la corruption au sein des forces régulières de police. Toucher à ceux qu’on surnomme les « Scorpions » était un choix lourd de conséquences. Surtout pour les partisans du nouveau président de l’ANC, aujourd’hui majoritaires au sein du parti, qui accusent les Scorpions d’avoir voulu lui nuire personnellement en enquêtant, il y a plusieurs années, sur une affaire de corruption qui le poursuit toujours.
La polémique a rebondi au début de mai, quand les nouveaux responsables du parti ont réitéré devant le Parlement leur intention d’absorber les Scorpions au sein de l’administration policière et, par là même, de réduire leur marge de manoeuvre. Thabo Mbeki, qui s’était bien gardé de modifier leur statut, a donc lâché du lest, en laissant faire ses frères ennemis. Nouvelle preuve qu’au sein de l’ANC le chef de l’État est de plus en plus isolé et perd chaque jour de son influence. Le chef des Scorpions, Leonard McCarthy, qui, malgré le tumulte, était resté en poste, a même vu sa démission acceptée par Mbeki, le 5 mai. Il rejoint la Banque mondiale à la tête du département chargé de la lutte contre la corruption. « McCarthy est reconnu pour son intégrité et son efficacité dans ce domaine », a déclaré le président de la Banque, Robert Zoellick. Histoire de donner du grain à moudre à l’opposition sud-africaine qui crie au scandale en estimant que les Scorpions étaient une garantie de moralité dans le pays et que leur disparition signe le début de l’impunité.

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