Kassory Fofana de retour en Guinée
Publié le 13 mai 2008 Lecture : 1 minute.
Absent de Guinée depuis son départ mouvementé du gouvernement en 2000, l’ancien ministre des Finances Ibrahima Kassory Fofana s’était installé aux États-Unis, résidant alternativement en Floride et à Washington. Là, il a pu parfaire sa connaissance de l’anglais et sa formation universitaire, tout en travaillant comme consultant financier et en nouant de nombreux contacts. En mars 2007, l’ex-grand argentier guinéen avait fait un retour bref, mais remarqué, à Conakry, où il avait passé beaucoup de temps avec le chef de l’État, Lansana Conté.
Depuis la fin d’avril, Kassory Fofana réside de nouveau au pays, où il espère, dit-on, retrouver un rôle à sa mesure. Un rôle qui implique une réinstallation permanente : depuis l’hôtel de l’Indépendance (Novotel), il surveille personnellement la restauration de sa résidence de Lambanyi, saccagée lors des manifestations populaires de janvier-février 2007. Il multiplie les entretiens avec un grand nombre de personnalités de Conakry : des hommes politiques proches du pouvoir comme des leaders de l’opposition, et des dirigeants de la société civile ainsi que du patronat. Il semble notamment s’être réconcilié avec l’ex-Premier ministre Sidya Touré, avec lequel il entretenait des relations particulièrement tendues. Nommé ministre délégué au Budget dans le gouvernement de Sidya Touré en 1996, Kassory Fofana s’était vu confier quelques mois plus tard, par Conté, le ministère de l’Économie et des Finances au détriment du Premier ministre, précédent titulaire de ce portefeuille.
Kassory Fofana, qui a été longuement reçu par le chef de l’État et par le Premier ministre, Lansana Kouyaté, récuse la rumeur selon laquelle il inspirerait les discours et les actions de ce dernier. Certains prétendent même qu’il pourrait être nommé à la tête d’un nouveau gouvernement. Ce qui, selon plusieurs observateurs, paraît inenvisageable : l’accord de février 2007 interdit, en effet, l’entrée de tout ancien ministre dans le cabinet de « consensus ». Nombre de ses amis lui conseillent d’ailleurs de ne prendre aucune initiative avant la tenue des élections législatives prévues pour la fin de l’année 2008.
