Guelleh, sûr de son bon droit
Publié le 13 mai 2008 Lecture : 1 minute.
Le 6 mai, par le biais de Mahmoud Ali Youssouf, le chef de sa diplomatie, Djibouti a officiellement saisi le Conseil de sécurité des Nations unies du contentieux qui l’oppose à l’Érythrée à propos de Ras Doureima, une zone frontalière stratégique en raison de sa situation géographique : elle surplombe Bab el-Mandeb, à l’entrée de la mer Rouge, passage obligé pour les tankers évacuant le pétrole du Golfe persique.
Le même jour, le président Ismaïl Omar Guelleh a tenu une conférence de presse. Pour expliquer sa démarche et dresser un bilan de son action à mi-mandat. Le 16 avril, une brève incursion de l’armée érythréenne en territoire djiboutien a réveillé un différend, qui, en 1996 et en 1999, avait dégénéré en conflit armé. Depuis, grâce à une médiation de la Ligue arabe, la tension est un peu retombée. Mais des bruits de bottes continuent de retentir des deux côtés de la frontière. Pour la diplomatie djiboutienne, la revendication territoriale du président Issayas Afewerki sur Doureima constitue une violation du principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Sûr de son bon droit, le président Guelleh privilégie la voie diplomatique.
Quant aux perspectives de développement de son pays, elles sont bonnes, selon lui. La monnaie nationale, indexée sur le dollar, a certes souffert de crise financière, mais reste la plus forte de la sous-région. En quelques années, grâce aux investissements étrangers, Djibouti a beaucoup changé. Les infrastructures portuaires, routières et hôtelières, notamment, ont été considérablement améliorées. De nombreux chantiers sont en cours de lancement, dont le moindre n’est pas la modernisation de la voie ferrée Djibouti – Addis-Abeba, véritable prolongement du port de Djibouti. Construite au début du siècle dernier, elle n’a jamais été rénovée. Sa vétusté constitue un frein au développement du pays.
