Maroc-Israël : après la normalisation politique, les milieux économiques s’activent

La reprise des relations nourrit de nombreux espoirs dans les secteurs privés des deux pays, qui n’ont jamais cessé d’échanger mais parient désormais sur des rapports transparents.

Les drapeaux nationaux d’Israël et du Maroc sont projetés sur les murs de la vieille ville de Jérusalem, le 23 décembre 2020. © Maya Alleruzzo/AP/SIPA

Les drapeaux nationaux d’Israël et du Maroc sont projetés sur les murs de la vieille ville de Jérusalem, le 23 décembre 2020. © Maya Alleruzzo/AP/SIPA

Publié le 3 mars 2021 Lecture : 7 minutes.

Un décor des Mille et Une Nuits, une voûte étoilée, tapissée de tentures noires, arborant des lampes orientales dans un chapiteau spécialement dressé pour l’occasion. Ce 10 février, à deux pas d’un hôtel chic de Casablanca, une cinquantaine de personnes, représentant des agences de voyage, la compagnie Royal Air Maroc, le groupe Accor et des centres régionaux du tourisme, assistent à une rencontre inédite. Dans quelques minutes, elles dialogueront avec des homologues israéliens au cours d’une présentation en ligne au cours de laquelle se succéderont la diffusion d’une vidéo promotionnelle du royaume, la projection d’une carte des principales villes du pays et une séance de questions-réponses.

Transmises à quatre mille kilomètres de distance, les interrogations laissent entrevoir une méconnaissance certaine du terrain : « Quel temps fait-il au Maroc ? Peut-on circuler en voiture en toute sécurité ? À quoi ressemblent les hébergements ? Organisez-vous des mariages ? Quelles langues autre que l’arabe parle-t-on ? »

Les interrogations laissent entrevoir une méconnaissance certaine du terrain : « Quel temps fait-il au Maroc ? Peut-on circuler en voiture en toute sécurité ?

Preuve que le pays reste une terre inconnue pour la majeure partie des Israéliens, c’est Ksenia Kobiakov, chargée depuis Tel Aviv du développement des nouveaux marchés au ministère du Tourisme, qui est conviée à prendre la parole. « J’espère que vous viendrez visiter Israël et que vous aimerez Israël », conclut-elle en anglais son intervention, depuis un écran géant.

100 000 Israéliens attendus en 2022

Inimaginable il y a quelques mois, l’événement traduit toute l’attente née de l’annonce, le 10 décembre 2020, de la reprise des relations officielles entre les deux pays. « L’accord entre le Maroc et Israël est un blanc-seing pour les Israéliens et tous les juifs du monde », se félicite Azeddine Skalli, qui préside le Moroccan Travel Management Club, organisateur du webinaire. Les échanges touristiques vers le Maroc ne sont pas nouveaux – 50 000 Israéliens, essentiellement d’origine marocaine, visitent le royaume chaque année – mais les projections tablent sur un nombre beaucoup plus important. Jusqu’à 400 000 selon plusieurs voyagistes, qui rêvent de voir leur pays rivaliser avec l’Égypte et la Turquie, les deux principaux pays-hôtes de touristes israéliens dans le monde musulman.

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