Maroc-Allemagne : une rupture prévisible ?
Le 1er mars, une note du ministère marocain des Affaires étrangères, qui annonce la suspension des relations avec l’ambassade d’Allemagne a mystérieusement fuité sur la toile. En coulisses, la « rupture » couvait depuis plusieurs mois. Explications.
L’annonce est tombée comme un couperet. Ce 1er mars, une note émanant du ministère des Affaires étrangères, signée par Nasser Bourita, et adressée à l’ensemble du pouvoir exécutif, a annoncé la « suspension de tout contact avec l’Ambassade d’Allemagne au Maroc ».
La presse marocaine évoque des « signes précurseurs de cette rupture diplomatique », et fait état « d’un cumul de faux pas » de la part de l’Allemagne
En cause ? Des « malentendus profonds avec la République fédérale d’Allemagne ». Plus concrètement, les départements ministériels et les organismes relevant de leurs tutelles, doivent suspendre « tout contact, interaction, ou action de coopération » tant avec la chancellerie allemande « qu’avec les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes qui lui sont liées ». Et, « toute dérogation à cette suspension ne pourra se faire que sur la base d’un accord préalable explicite du ministère des Affaires étrangères ».
La nouvelle a créé la surprise, particulièrement à Rabat, siège de la chancellerie et de plusieurs fondations allemandes, dont les équipes, prises de court, multiplient les réunions de crise depuis ce 2 mars. La note de Nasser Bourita elle-même, dont l’authenticité a été reconnue par le ministère, est le fruit d’une fuite sur les réseaux sociaux. Pour autant, la majorité de la presse marocaine évoque des « signes précurseurs de cette rupture diplomatique », et fait état « d’un cumul de faux pas » de la part de l’Allemagne. La brouille diplomatique est loin d’être une surprise.
Le Sahara au cœur de la brouille
Deux dossiers sont au cœur de la crise entre le royaume et l’Allemagne. D’abord, le Sahara. En effet, malgré la reconnaissance par l’administration Trump de la souveraineté marocaine au Sahara le 10 décembre dernier, Berlin est très réticente à l’idée de changer de position. Le 11 décembre, la chancellerie allemande rappelait sa position dans un communiqué : « La position du gouvernement allemand sur le conflit du Sahara occidental n’a pas changé. Nous sommes déterminés à parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable sous la médiation des Nations unies. »
La position allemande, également partagée par l’Espagne, pourrait faire blocage à une dynamique européenne favorable aux intérêts du Maroc
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