[Édito] Non, les armées africaines ne sont pas nulles !
Alors que de la Casamance à la Somalie, en passant par le Sahel, le Cameroun, la Centrafrique, la RDC et l’Éthiopie, l’Afrique subsaharienne a rarement connu autant de conflits militaires qu’en ce moment, les forces armées semblent de mieux en mieux maîtriser « l’art de la guerre ».
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François Soudan
Directeur de la rédaction de Jeune Afrique.
Publié le 6 mars 2021 Lecture : 6 minutes.
Il y a un peu plus de huit ans, en décembre 2012, JA publiait une enquête qui suscita une petite tempête sous les képis du continent. Son titre : « Armées africaines, pourquoi sont-elles si nulles ? » Presque une décennie plus tard, ce diagnostic au vitriol est-il toujours valable ?
On verra que non, alors que de la Casamance à la Somalie, en passant par le Sahel, le Cameroun, la Centrafrique, la RDC et l’Éthiopie, l’Afrique subsaharienne a rarement connu autant de conflits militaires qu’en ce moment. Mais avant cela, un rappel s’impose.
À la fin de 2012, souvenez-vous. Au Mali, les Forces armées maliennes (FAMa) en déroute viennent d’être chassées de Kidal, Gao et Tombouctou en moins de trois mois après avoir abandonné aux jihadistes armes, bagages et munitions. Dans l’est de la RDC, la chute de Goma aux mains des rebelles du M23 a jeté sur les routes une cohorte informe d’hommes en uniforme de l’armée congolaise, officiers en tête, soldant au fil des kilomètres ce qui leur restait de dignité dans l’allure et dans la tenue, comme aspirés par le siphon de la déroute.
Ces armées impuissantes à défendre leur propre territoire national sont alors le symbole d’une sorte de castration collective
Aux yeux des civils, auxquels elles inspirent autant de sarcasmes que de peur, ces armées impuissantes à défendre leur propre territoire national sont alors le symbole d’une sorte de castration collective.
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