Maroc-Espagne : Chakib Marouane, le « Robin des Bois » de la frontière avec Ceuta

Au Nord du royaume, des milliers de Marocains ont perdu leur emploi régulier dans l’enclave espagnole de Ceuta du fait de la fermeture des frontières. Depuis des mois, Chakib Marouane, ex-serveur, se bat pour ses droits et ceux de ses camarades. Portrait.

Chakib Marouane, le le secrétaire général du Syndicat des travailleurs marocains à Ceuta. © DR

Chakib Marouane, le le secrétaire général du Syndicat des travailleurs marocains à Ceuta. © DR

Publié le 4 mars 2021 Lecture : 4 minutes.

En Espagne, il est déjà surnommé le « Robin des Bois des frontières de Ceuta ». Chakib Marouane, cinquante ans, fait partie des 3 600 fronterizos marocains à être privé de travail depuis la fermeture des frontières entre le royaume et l’enclave espagnole de Ceuta, le 20 mars dernier. Les fronterizos, ce sont ces Marocains qui habitent au Maroc, principalement M’diq et Fnideq, mais qui ont un emploi déclaré et légal à Ceuta. Depuis bientôt un an, ces derniers sont des milliers à être sans emploi et à se débattre avec la précarité.

Les fronterizos, ce sont ces Marocains qui habitent au Maroc, principalement M’diq et Fnideq, mais qui ont un emploi déclaré et légal à Ceuta

Du fait de leur statut, ils n’ont pas pu bénéficier des aides accordées aux populations les plus démunies par l’État marocain, mais n’ont pas non plus touché les compensations sociales dues par le système espagnol, alors même qu’ils cotisent. Et que, Pedro Sanchez, actuel chef socialiste du gouvernement espagnol, s’était engagé en avril à indemniser tous les travailleurs de Ceuta titulaires d’un contrat de travail.

Lanceur d’alerte

Avant la fermeture des frontières, Chakib Marouane, diplômé en hôtellerie, était serveur dans un café de Ceuta. Lorsque les autorités marocaines ont instauré l’état d’urgence pour faire face à la pandémie du Covid-19, il s’est retrouvé bloqué dans le nord du Maroc sans possibilité de traverser la frontière pour aller travailler. Les six premiers mois, il a été obligé d’emprunter de l’argent à ses proches pour survivre, avec la peur panique de finir dans la rue. D’autres fronterizos ont quant à eux contracté des crédits, qu’ils sont désormais incapables de rembourser.

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