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Placée en redressement judiciaire le 9 avril, la chaîne de télévision du milliardaire algérien n’est plus que l’ombre d’elle-même.

Publié le 12 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

Le 19 mai, Khalifa Télévision devrait recommencer à diffuser un programme « normal », mais avec seulement 14 personnes sur les 193 que comptait la chaîne à l’origine. Le 28 avril, le tribunal de commerce de Bobigny (France) avait confirmé le licenciement économique de 95 % des salariés. Il appartiendra donc aux 14 personnes retenues de faire marcher la chaîne qui ne comporte, dit-on, ni business plan, ni ligne éditoriale. La grille des programmes serait constituée de clips, de documentaires et d’un bulletin d’information à 20 heures. Il est loin le temps où Khalifa Télévision voulait être « une M6 » à l’algérienne, une « chaîne francophone gratuite à vocation généraliste, qui s’adresse à toutes les générations, tout en portant une attention particulière aux jeunes de France, d’Algérie et du pourtour méditerranéen ».
Avant sa descente aux enfers, Khalifa Télévision, propriété de l’homme d’affaires algérien Rafik Khalifa, était exclusivement diffusée par satellite et reçue par parabole. Depuis le 3 mars, elle était même diffusée sur le bouquet TPS, avant d’être placée en redressement judiciaire le 9 avril, sur décision du tribunal de commerce de Bobigny, qui, dans la foulée, a désigné un administrateur judiciaire, l’avocate Florence Tulier. La mission de l’administrateur judiciaire consistera à assister l’entreprise placée en observation jusqu’en octobre prochain. Tous les mois, le tribunal fera le point sur la situation et pourra, à tout moment, prononcer sa liquidation judiciaire si l’actionnaire Rafik Khalifa ne verse pas, comme il s’y est engagé, une somme mensuelle de 560 000 euros pendant six mois. Cette somme permettra à la télévision de survivre en attendant l’arrivée d’une régie publicitaire. On parle de celle de la chaîne privée française TF1, dont on dit qu’elle pourrait racheter Khalifa Télévision.
Les ex-employés de leur côté ont perdu tout espoir. Le 3 mai, ils se sont rassemblés dans les locaux de leur ancienne maison pour une « fête d’adieux ». Certains n’avaient toujours pas reçu l’intégralité de leurs arriérés de salaires. Le 8 mai, la plupart d’entre eux attendaient encore que leurs soient envoyées les convocations à l’entretien préalable de licenciement. Quelques journalistes ont d’ores et déjà tourné la page et rejoint France Télévisons ou TF1.

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