Promotion intensive

Le nombre de visiteurs augmente, mais reste en deçà des potentialités du pays.

Publié le 13 mai 2003 Lecture : 3 minutes.

«Je m’engage à faire du tourisme l’une des plus grandes sources de revenus du Mali », déclarait le président Amadou Toumani Touré à l’occasion de l’ouverture de la saison touristique, à Mopti, en décembre 2002. Il est vrai que les potentialités du secteur sont vastes : en 2001, le Mali a accueilli 89 000 visiteurs internationaux, soit deux fois plus qu’en 1990. Un nombre quatre fois inférieur à celui du Sénégal sur la même période, mais presque deux fois supérieur à celui du Niger.
Sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, le Mali s’octroyait, en 2000, 3 % de parts de marché. En dix ans, le nombre d’hôtels a doublé. Il en existe aujourd’hui une centaine. « Une promotion intensive » de la destination Mali, telle est la politique actuelle du ministère du Tourisme, menée en étroite collaboration avec l’Office malien du tourisme et de l’hôtellerie (Omatho). Cette promotion passe principalement par une participation systématique du pays aux salons et foires qui se tiennent en Europe. Cette année, l’Omatho était présent à Madrid, Berlin, Milan et Paris. Mais l’événement le plus important reste à venir. Du 24 juin au 6 juillet, le Mali est « l’invité vedette » du Folk Life Festival de Washington, l’un des plus grands festivals artistiques et culturels des États-Unis, qui accueille en moyenne un million de visiteurs. L’occasion d’attirer davantage de touristes américains, mais aussi d’accroître la demande de produits d’artisanat malien.
Tombouctou, la ville mystérieuse, Djenné et ses saints, Mopti et le pays dogon, Gao, Kayes et les chutes de Gouina comptent parmi les sites les plus visités. Bani Voyages, Tam Tam Tours, Delta Voyages, Nomade… une vingtaine d’agences de voyages existent au Mali, proposant essentiellement des circuits fondés sur un tourisme de découverte, écologique et culturel. Point Afrique, la coopérative de voyageurs créée en 1995 par le Français Maurice Freund, est l’un des premiers voyagistes à avoir offert la possibilité aux Européens de découvrir le pays en affrétant des vols charters vers Gao dès 1996. L’objectif de Point Afrique est de désenclaver certaines zones d’Afrique, mais aussi de développer des activités économiques génératrices d’emplois. Un tiers des bénéfices est réinvesti sur place. Dans cette perspective, la coopérative a financé l’achat de 4×4 et a formé les guides de l’agence de voyage Amawal. Avec diverses organisations, dont l’association Planète équitable, elle défend un tourisme dit « solidaire », dont se réclame également l’association. En 2002, Planète équitable avait fourni des radios solaires aux villages les plus démunis pour suivre la Coupe d’Afrique des nations de football.
Les voyagistes proposent sensiblement les mêmes tarifs. À partir d’environ 1 000 euros pour la semaine tout compris, on peut s’envoler découvrir les falaises du pays dogon en 4×4, partir à la rencontre des Touaregs ouellimidens, ou visiter Tombouctou et flotter en pinasse (bateau traditionnel) sur le fleuve Niger.
Si le Mali recèle d’indéniables atouts touristiques, ceux-ci sont loin d’être suffisamment valorisés. Les acteurs agissent de manière encore trop dispersée. D’autres facteurs, comme le manque de retombées pour les population locales, le pillage et l’exportation sauvage d’objets d’art, mais aussi la dégradation de l’environnement, entravent le développement du secteur. Pour lutter contre ces effets pervers, le 27 septembre 2002, journée internationale du tourisme, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a lancé, en partenariat avec le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, le projet « Promotion du tourisme et conservation des sites touristiques et archéologiques à Sangha », dans la région de Mopti. Financé grâce à la coopération japonaise, il a pour objectif de préserver les sites touristiques et archéologiques du plateau dogon. Un effort parmi les nombreux mis en oeuvre par le gouvernement pour valoriser des richesses longtemps sous-estimées.

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