Mugabe, mauvais payeur
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En cinq ans, les politiques économiques toujours plus radicales du président Robert Mugabe ont progressivement désindustrialisé le Zimbabwe. Elles ont abouti à une multiplication des pénuries : Harare manque de pain autant que de pièces détachées pour ses voitures. Le pays est même à court d’électricité. D’autant que la compagnie publique, la Zesa, ne paie plus ses fournisseurs étrangers. Car le Zimbabwe fait venir 35 % de son énergie du Mozambique, du Congo et de l’Afrique du Sud. Les deux premiers sont trop pauvres pour pouvoir « subventionner » Mugabe et ont sanctionné son comportement de mauvais payeur en réduisant le volume de leurs livraisons. L’Afrique du Sud, en revanche, est plus riche et a pour président un homme soucieux de ne pas faire basculer Harare dans le chaos. Du coup, la compagnie sud-africaine d’électricité, qui couvre 15 % des besoins de Harare, a choisi de continuer à approvisionner son voisin. Et ce en dépit d’impayés évalués à 115 millions de dollars. Mais qu’adviendrait-il si Pretoria choisissait cet argument pour faire pression sur Mugabe et lui faire abandonner le pouvoir ?
Thabo Mbeki semble pour l’instant préférer des manoeuvres plus diplomatiques. Accompagné des présidents du Nigeria et du Malawi, il devait se rendre à Harare dans le courant du mois de mai. Avec un espoir : « Encourager le dialogue » entre le parti au pouvoir au Zimbabwe, la Zanu-PF, et l’opposition qui, elle, espère pousser le chef de l’État à la retraite.
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