« Les Guinéens de l’extérieur vont pouvoir voter, cette fois »

Publié le 12 mai 2003 Lecture : 3 minutes.

J.A./L’intelligent : La Guinée réunit-elle les conditions pour organiser une élection présidentielle en décembre 2003 ?
MOUSSA SOLANO : Depuis qu’elle a été initiée par le président Lansana Conté, en 1984, la démocratie nous amène à sacrifier périodiquement au rite de l’élection. Un acte de souveraineté que nous allons évidemment observer à l’échéance de décembre prochain. L’État s’est doté des moyens financiers à cet effet, en inscrivant sur la loi de finances de cette année une somme de 10 milliards de francs guinéens [environ 3 milliards de F CFA] affectés à l’élection.

J.A.I.: L’opposition risque de ne pas aller à ce scrutin sans la mise en place d’une commission électorale indépendante…
M.S.: Quarante-trois des quarante-cinq partis d’opposition que compte ce pays ont participé, à la veille des législatives de juin 2002, à la création du Conseil national électoral (CNE) qui a reçu un mandat légal pour gérer les élections en Guinée sur une période de deux ans. Comme l’exprime l’article 1er du décret qui le crée, « le CNE est un organe autonome de concertation, de supervision et de contrôle des consultations électorales nationales. À ce titre, il participe à toutes les étapes du processus électoral, de la révision des listes à la proclamation des résultats. » C’est une structure paritaire qui compte vingt-six membres issus de la mouvance présidentielle, vingt-six de l’opposition, deux de la société civile et cinq de l’administration. J’ai beaucoup de mal, au vu de cet organe, à comprendre la revendication de l’opposition pour une commission indépendante.

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J.A.I.: Quels actes avez-vous posés pour préparer la prochaine présidentielle, qui aura lieu dans sept mois ?
M.S.: Pour réviser les listes électorales, j’ai tenu, conformément à notre tradition de dialogue avec l’opposition, à convier ses leaders à la réunion du 18 avril pour débattre du CNE et des listes électorales. Le Front pour l’alternance démocratique (Frad) et l’Union pour le renouveau et le progrès (UPR) m’ont félicité pour cette initiative, mais se sont abstenus de participer à la rencontre. Motif invoqué : ils n’ont pas fini de se concerter. La révision des listes étant un acte administratif, j’ai été obligé de prendre un arrêté pour fixer le début des révisions et des travaux des commissions administratives de révision dans lesquelles, il faut le noter, sont représentés les partis d’opposition.

J.A.I.: La candidature déclarée d’Alpha Condé sera-t-elle acceptée ?
M.S.: Cela ne relève pas de mon ressort. En tant que ministre, j’organise l’élection entre les candidats dont la Cour suprême me communiquera les noms en temps opportun. C’est à la Cour qu’il revient de valider les candidatures.

J.A.I.: Pourquoi ce harcèlement policier à l’encontre de Sidya Touré ?
M.S.: Qui le harcèle ? J’ai reçu Sidya Touré, à sa demande, le 5 mai. Le gouvernement n’a aucun problème avec lui. Les autorités locales lui ont permis d’organiser ses meetings. Si, maintenant, des troubles à l’ordre public sont enregistrés à l’occasion de ces manifestations, la justice prend ses responsabilités. M. Touré n’est, dans ces conditions, en conflit qu’avec la loi.

J.A.I.: Les Guinéens de l’extérieur seront-ils autorisés à participer au prochain scrutin ?
M.S.: Je peux affirmer dans votre journal que « oui ». La révision des listes sera entamée simultanément dans le pays et à l’étranger [dans les consulats].

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J.A.I.: Est-ce que vos partenaires en développement vont appuyer financièrement l’organisation de la présidentielle ?
M.S.: Nous les avons en tout cas saisis par le canal du ministère des Affaires étrangères. Et leur avons fait part de notre volonté de recevoir des observateurs internationaux au cours du scrutin.

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