Tunisie : Rached Ghannouchi tente-t-il de se rapprocher de l’Algérie ?

La proposition du leader d’Ennahdha d’une Union du Maghreb arabe réduite à la Tunisie, l’Algérie et la Libye – excluant ainsi le Maroc et la Mauritanie – fait polémique. Au point que certains y voient une volonté de rapprochement du président de l’Assemblée nationale avec Alger.

Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha, le 12 mars 2018. © Nicolas Fauque pour JA

Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha, le 12 mars 2018. © Nicolas Fauque pour JA

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Publié le 8 mars 2021 Lecture : 4 minutes.

Le projet d’Union du Maghreb arabe (UMA), qui piétine depuis sa fondation en 1989, peut-il être sauvé en passant de cinq à trois pays ? Rached Ghannouchi semble en être convaincu. Tout du moins pour une première étape. Le président du parti Ennahdha et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a déclaré sur les ondes de Diwan FM, le 23 février, qu’« un triangle composé de la Tunisie, de l’Algérie et de la Libye serait un point de départ pour promouvoir ce rêve d’Union ». Exit donc Rabat et Nouakchott.

Rached Ghannouchi profite-il de sa double casquette pour mélanger les genres et se mêler des affaires diplomatiques, pourtant loin de ses prérogatives ? « Ces déclarations n’ont aucun impact », élude Taïeb Baccouche, secrétaire général de l’UMA. Et de remarquer que Ghannouchi « n’a pas le droit de dire des choses pareilles au nom de l’Assemblée ». Et de s’en remettre aux déclarations, nettement plus engageantes, du chef de l’État tunisien Kaïs Saïed, réitérant son attachement à l’édifice maghrébin, à l’occasion du 32ème anniversaire de l’UMA, le 17 février dernier.

Ghannouchi essaie de retrouver de l’aura en se plaçant dans une posture de leader régional, ce qu’il n’est pas

« J’ai le sentiment que Ghannouchi essaie de retrouver de l’aura en se plaçant dans une posture de leader régional, ce qu’il n’est pas, tranche de son côté la chercheuse et enseignante à l’Université Paris 1 Khadija Mohsen Finan. Son but est de fuir l’affaiblissement et la division de son parti ainsi que la paralysie dans laquelle se trouve le jeu politique tunisien ».

Objectif : résoudre les problèmes économiques de Tunis

« La nécessité d’une région intégrée existe toujours mais chaque pays reste replié sur ses propres préoccupations et les questions du leadership se posent toujours », explique Mohsen Finan. Si l’UMA a beau achopper sur la question du Sahara occidental, qui continue de brouiller Rabat et Alger, ses voisins peuvent-ils se passer du leader régional que représente le Maroc ?

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