Karethic défend la qualité karité
Les deux soeurs Carole et Glwadys Tawema ont créé ensemble la société Karethic, spécialisée dans la conception et la commercialisation de produits de beauté à base de beurre de karité non raffiné. Elles s’apprêtent à ouvrir leur boutique en ligne le 31 mars.
Pourquoi le karité ne contribue-t-il pas davantage au développement et à l’émancipation économique des femmes africaines ? C’est pour tenter d’apporter une réponse à cette question que Carole Tawema et sa sœur Glwadys ont créé ensemble en 2005 la société Karethic, spécialisée dans la conception et la commercialisation de produits de soins et de beauté à base de beurre de karité non raffiné. « Le vrai. Celui que les femmes produisent sur place et que l’on ne trouve pas en France », affirme Carole, la cadette âgée de 32 ans, directrice-fondatrice de cette PME franco-béninoise qui, en plus des deux Tawema filles, assure indirectement un emploi à près de 700 femmes regroupées dans onze coopératives du Nord du Bénin, terre d’élection de Tawema père, l’ancien ministre et conseiller du président Kérékou.
Réformes sociales
Carole reconnaît d’ailleurs une certaine filiation avec les réformes sociales que son père a pu promouvoir. Car elles insistent, leur projet est avant tout solidaire des productrices traditionnelles, « avec un impact socio-économique important », reprend Carole qui connaît bien le sujet pour en avoir fait son mémoire de thèse à l’université Euromed de Marseille. Cela n’empêche pas Karethic d’enregistrer un chiffre d’affaires de 150 000 euros en 2013 grâce à la vente de ses produits cosmétiques, mais également du beurre brut vendu aux laboratoires internationaux.
Lire aussi :
Le meilleur de l’Afrique est au Salon de l’agriculture de Paris
Bénin : mélodrame au pays du coton
Nununa, un modèle solidaire payant
La montée en puissance des marques africaines
Pour assurer le développement de leur entreprise, les deux sœurs se sont réparties les rôles. Glwadys est rentrée au pays pour rester auprès des productrices pendant que Carole est en France pour identifier les besoins des clients. C’est sur l’un des nombreux salons qu’elle a écumés ces dernières années, que Carole rencontre Didier Pérréol, patron du groupe Ekibio qui se propose de l’aider à développer sa gamme et de la positionner uniquement sur une ligne bio. Résultat le savon Kharetic a reçu le prix du meilleur produit bio l’année dernière et quatre autres produits viennent d’être récompensés cette année par l’Observatoire des Cosmétiques.
Rémunéré quatre fois plus qu’un beurre classique
« Nous avons très bien positionné notre karité sur le marché puisqu’il est rémunéré quatre fois plus qu’un beurre classique », précise la patronne. Maintenant qu’elle vient de racheter les parts de son partenaire, elle entend surfer sur ce début de reconnaissance pour élargir la cible, tout en se lançant dans les produits alimentaires, à commencer par le miel attendu pour être commercialisé en 2015. Là encore, en plus des bénéfices Kharetic entend également soutenir les communautés en leur garantissant avec l’apiculture une activité toute l’année.
Bien décidées à simplifier l’accès à leur production, les deux sœurs Tawema vont ouvrir leur boutique en ligne le 31 mars, alors que des distributeurs ont pris contact en Russie et en Corée du Sud. Avant de s’attaquer un jour plus lointain, au marché africain lui-même, « lorsque nous aurons notre propre ligne de fabrication de cosmétiques sur le continent », envisage déjà Carole Tawema.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- « Neuf des vingt pays qui présentent les taux de croissance les plus forts au mond...
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?