Fin de partie pour « Mosquito »

Publié le 12 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

Il a été chasseur de diamants et danseur professionnel en Sierra Leone. Au Liberia et en Côte d’Ivoire, il s’est mué un temps en coiffeur et en serveur. Il a fini comme criminel recherché par le Tribunal spécial chargé de juger les auteurs des atrocités de la guerre civile qui a déchiré la Sierra Leone de 1991 à 2001. La mort de Sam « Mosquito » Bockarie a été annoncée le 6 mai par Reginald Goodridge, le ministre libérien de l’Information. Le corps criblé de balles présenté aux journalistes dans une morgue de Monrovia n’a pas été formellement authentifié, et le doute persistait encore sur la fin définitive du « rebelle sans frontières » au moment où nous mettions sous presse.
Selon la version officielle libérienne, « Sam Bockarie et un petit groupe de gardes du corps [avaient] été repérés à l’aube mardi [6 mai] alors qu’ils pénétraient au Liberia, en provenance de la ville frontalière de Bin-Houyé, en Côte d’Ivoire. […] Les forces gouvernementales libériennes ont tenté de l’arrêter et se sont heurtées à une forte résistance. […] Sam Bockarie a été grièvement blessé dans les échanges de tirs. » Le surnom de « Mosquito », référence au physique efflanqué de Bockarie et à sa capacité à frapper par surprise avant de disparaître dans la jungle, est réapparu dans les médias lorsque le procureur du Tribunal spécial a accusé le président libérien Charles Taylor d’abriter les anciens leaders du Front révolutionnaire uni (RUF), la rébellion dirigée par Foday Sankoy. Le « Moustique » n’aurait pas réussi à s’extirper vivant du dernier bourbier dans lequel il s’est fourvoyé.
Né en 1963 dans l’est de la Sierra Leone, Bockarie rejoint le RUF en 1991 et deviendra le chef des opérations militaires de la rébellion. Il s’illustre en janvier 1999 lorsqu’il lance l’opération « No living thing » (« Plus rien de vivant ») contre Freetown, officiellement pour libérer son mentor Sankoy, arrêté en 1997. Bilan approximatif de l’attaque : 6 000 morts. « Mosquito » trouve refuge en décembre 1999 au Liberia dirigé par Taylor, son autre mentor. En février 2001, ce dernier annonce le départ de son encombrant allié du territoire libérien. Cette fois, le chef de guerre, responsable des pires atrocités sur les populations civiles en Sierra Leone, semble parti pour de bon, sans passer par la case justice.

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