Et l’Afrique ?
Globalement, l’Afrique s’en sort bien. Un seul cas recensé. Un homme âgé de 62 ans, qui avait effectué fin mars un voyage à Hongkong, est mort du sras à Pretoria, en Afrique du Sud, le 28 avril. Aucun autre malade n’a été signalé. Mais des mesures préventives ont quand même été prises. Dans tous les aéroports du continent, un contrôle sanitaire, plus ou moins sévère, a été mis en place. À Bamako, aucun vol en provenance d’un pays contaminé n’échappe à l’équipe de surveillance sanitaire qui officie en douane. À Abidjan, l’Institut national d’hygiène publique, qui pilote un comité d’experts de lutte contre la pneumonie atypique, a distribué, le 24 avril, mille masques et deux mille gants au personnel. Au Burkina Faso, des dispositions semblables ont été prises et un espace a été réservé au centre hospitalier national pour isoler et traiter d’éventuels cas de sras. Mêmes précautions sur l’île Maurice, qui entretient des liens commerciaux étroits avec l’Asie.
Toutes ces mesures ne sont pas superflues. Car l’Afrique aurait du mal à supporter une nouvelle épidémie. Le taux de mortalité y serait certainement plus élevé qu’ailleurs. Primo, les infrastructures sanitaires ne sont pas toujours suffisamment développées pour soigner des malades nécessitant des respirateurs. Secundo, la population africaine, déjà affaiblie par de nombreux problèmes de santé, serait particulièrement vulnérable face à une maladie pulmonaire. Un médecin malien exprime ainsi son inquiétude : « Ce serait une catastrophe. Les séropositifs, au système immunitaire déjà très affaibli, ne résisteraient pas au virus de la pneumonie atypique. »
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