Tunisie – Rached Ghannouchi et l’UMA : « Tous les peuples du Maghreb soutiennent les droits légitimes des Palestiniens »

Rached Ghannouchi, leader d’Ennahdha et président de l’Assemblée tunisienne, revient pour Jeune Afrique sur ses déclarations controversées sur l’Union du Maghreb arabe.

Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple (APR), le 21 février 2020. © Nicolas Fauqué pour ja

Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple (APR), le 21 février 2020. © Nicolas Fauqué pour ja

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Publié le 10 mars 2021 Lecture : 6 minutes.

Les propos tenus fin février par Rached Ghannouchi, le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) sur l’Union du Maghreb arabe (UMA), n’en finissent plus de faire réagir à travers le Maghreb. Le leader d’Ennahdha y proposait notamment de relancer l’UMA à partir d’un « noyau » de trois pays : la Tunisie, l’Algérie et la Libye.

Le président de la Chambre des représentants marocaine, Habib El Malki, a réagi le 2 mars en déclarant que son institution « examine ces déclarations en vue d’y apporter la réponse adéquate au moment opportun ». En Algérie, le leader du parti islamiste Mouvement pour la société et la paix (MSP), Abderazak Makri, a renchéri en affirmant qu’il fallait tout bonnement « exclure le Maroc de l’UMA dès lors qu’il a ramené l’ennemi sioniste à nos frontières », référence à la reprise des relations entre Israël et le royaume, en décembre 2020.

Rached Ghannouchi se défend de toute volonté de susciter la polémique. Sa proposition ne représenterait qu’une approche prudente de ce qui pourrait constituer une première étape de cette union régionale, au point mort depuis plus de trente ans. Le président d’Ennahdha assure opter pour une vision pragmatique et se défend de vouloir exclure Rabat et Nouakchott.

Mais s’il se pose en inspirateur, il se garde bien d’aller plus loin. Rached Ghannouchi reste en effet à distance des acteurs régionaux, en éludant la question des déclarations du MSP algérien ou encore celle de ses relations avec le Parti Justice et développement marocain (PJD) et les autres parti islamistes de la région. Il évite aussi de souffler sur les braises des sujets qui fâchent comme la normalisation entre Maroc et Israël et les derniers rebondissements des relations entre le royaume chérifien et l’Algérie.

Jeune Afrique : Dans une interview à la radio Diwan Fm, vous avez expliqué que l’UMA pourrait prendre pour point de départ le triangle Algérie-Tunisie-Libye. Pour quelles raisons restreindre cette première étape à ces trois pays ?

Rached Ghannouchi : Notre position de principe historique sur l’Union du Grand Maghreb est d’englober tous les pays de la région : la Libye, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie. Ce que j’ai proposé n’est pas l’unique point de départ pour faire avancer les choses dans le Maghreb. Plusieurs initiatives peuvent se conjuguer. Quand j’ai déclaré cela, j’avais à l’esprit le contexte très spécifique de la crise économique conjuguée au fléau du Covid-19 qui compliquent depuis plus d’un an les déplacements. Sans compter l’arrêt presque généralisé du transport aérien dont on connaît l’importance dans l’économie mondiale.

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