Législatives en Côte d’Ivoire : les leçons d’un scrutin
Si le parti présidentiel conserve sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, les pro-Gbagbo ont démontré qu’ils restaient l’une des principales forces politiques du pays.
Les élections législatives, qui promettaient d’être plus ouvertes que les précédents scrutins, n’ont pas déçu. Et pour cause : le 6 mars, pour la première fois depuis une décennie, les trois principaux partis du pays – Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir), Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Front populaire ivoirien (FPI) – participaient à une même élection. Le tout dans un climat apaisé, du moins bien davantage que lors de la présidentielle d’octobre, marquée par des violences qui avaient fait plus de 80 morts. Le taux de participation s’est quant à lui établi autour de 37,88 %.
Sur les 254 sièges de députés en jeu, répartis dans 204 circonscriptions, le RHDP d’Alassane Ouattara en remporte 137 et obtient donc la majorité absolue. Il n’atteint cependant pas son objectif d’une majorité des deux tiers. Surtout, huit ministres sur la trentaine qui étaient candidats ont été battus. Face à la majorité présidentielle, la coalition formée par le PDCI et Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), la plateforme de formations pro-Laurent Gbagbo, a remporté 50 sièges.
Après dix ans de boycott des élections, les « GOR » (les « Gbagbo ou rien ») font aussi leur grand retour sur la scène politique nationale. Quant au PDCI d’Henri Konan Bédié, il se maintient comme principal parti d’opposition même s’il essuie plusieurs défaites dans certains de ses fiefs.
• Plusieurs ministres battus
Une figure du RHDP le confiait avant les législatives : « Si nous parvenions à obtenir 65 % des voix [soit 165 sièges], ce serait bien ». Avec seulement 137 sièges obtenus, malgré l’armada dépêchée par le parti présidentiel, le compte n’y est pas. Et même si le nombre de députés étiquetés RHDP dans l’hémicycle devrait être un peu plus élevé grâce aux ralliements attendus parmi les 26 candidats indépendants élus, la majorité présidentielle n’atteindra pas les 167 sièges qu’elle avait obtenu lors des dernières législatives, en 2016.
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